La réforme devait permettre d’améliorer le fonctionnement et l’efficacité du renseignement intérieur français. En 2013, le Service central du renseignement territorial (SCRT) remplace la sous‐direction de l’information générale (SDIG), elle‐même née en 2008 de la disparition des Renseignements généraux, les fameux RG. La mission du SCRT et de ses nombreuses antennes locales est notamment de prévoir les éventuels conflits sociaux qui peuvent surgir sur le territoire français, de s’intéresser aux violences urbaines, à l’économie souterraine ou aux mouvements sectaires. En gros, ce que faisaient auparavant les RG. Ce service est dirigé au niveau national par un policier, secondé par deux adjoints, une commissaire‐générale et un gendarme. C’était l’un des objets de la réforme : faire coopérer militaires et policiers, pour « être plus efficace » et éviter les déperditions d’informations…
Seulement voilà, le dispositif est loin de produire toujours les résultats escomptés. Il faut dire que les habitudes des policiers et des gendarmes ne sont pas les mêmes et les frictions nombreuses. On s’en est notamment rendu compte dans la gestion du dossier Notre‐Dame‐des‐Landes. La ZAD étant située en zone gendarmerie, c’est cette dernière qui est chargée d’y assurer la sécurité et de faire le travail de renseignement. Mais, fatalement, les policiers du Renseignement Territorial s’intéressent aussi à ce qui s’y passe, le sujet ayant des répercussions à Nantes, notamment lorsque des manifestations sont organisées. Et elles ont souvent été très agitées, comme ce 22 février 2014, quand la mobilisation anti‐aéroport rassemble entre 20 000 et 60 000 personnes et se termine dans la …