Fanny Bouyagui, créatrice de la parade “Fiesta” de Lille3000 : « Si ça rend les gens heureux, moi je dis allons‑y !»

Depuis plus d’une décennie, Fanny Bouyagui dessine et donne le rythme de la parade d’ouverture des saisons de Lille3000. Ses créations colorées et festives vont une nouvelle fois lancer, ce 26 avril, la nouvelle édition du célèbre festival. Démesure de l’évènement, place laissée aux artistes locaux et coupes dans les budgets culturels… Mediacités est allé à sa rencontre, dans son atelier de Roubaix.

FRANCE – FESTIVAL – ART – PERFORMANCE
Fanny Bouyagui a créé trois chars pour l'édition 2025 "Fiesta" de la parade Lille3000. Photo : Jacob Khrist

Au milieu de l’ancien entrepôt de tissus, des statues colorées d’Eldorado, en pièces détachées. À un jet de pierre de la gare de Roubaix, le laboratoire culturel d’Art Point M, est un concentré de l’histoire de Lille3000. Depuis plus de dix ans, c’est ici que se préparent les créations qui défilent lors de la parade d’ouverture du célèbre évènement lillois, dont la prochaine édition, baptisée Fiesta débute le 26 avril.

Le 10 avril, et alors qu’elle réglait les derniers préparatifs, Mediacités y a rencontré Fanny Bouyagui, 65 ans, cheffe d’orchestre de la parade et figure incontournable du monde culturel. L’occasion d’un riche échange. Sur Lille3000 bien sûr mais aussi sur les coupes budgétaires qui menacent la création, ou encore le rôle de la culture, alors que surgit à nouveau le spectre de la guerre.

Mediacités : Le 26 avril aura lieu la parade de la nouvelle édition de Lille3000. Après Fantastic (2012), Renaissance (2015) Eldorado (2018) et Utopia (2022), vous êtes à nouveau la cheffe d’orchestre de cet événement d’ouverture. Qu’est-ce que ça vous fait de voir des milliers de personnes très différentes se rassembler pour voir une de vos créations ?

Fanny Bouyagui : Déjà, ils ne sont pas uniquement venus voir une de mes créations. Ils sont venus voir la parade. Et il y a plein de choses, des compagnies etc. Moi je gère tous les bénévoles et les chars. Il y a presque 400 bénévoles qui vont faire leurs costumes, leurs accessoires et ils ont aussi des répétitions avec un chorégraphe.

Cette année, je présente trois chars. Un char qui sera or ; un char qui sera foré et décoré avec les vêtements qu’on est en train de faire [elle s’affaire tout en répondant à nos questions] et un char qui sera léopard et rose, peluches et BD.

L’accessibilité des événements culturels est régulièrement discutée. L’ambition de Lille3000 c’est justement de dépasser les freins traditionnels et permettre au plus grand monde de découvrir des expositions, des concerts et des artistes du monde entier. Comment faites‐vous pour éviter que le festival ne soit pas majoritairement fréquenté par un public favorisé ?

Je ne travaille pas pour Lille3000, je ne fais que la parade. Cette parade, je la pense pour qu’elle soit festive. Pour qu’elle soit accessible à tous, que ce ne soit pas trop prise de tête et que ça parle un peu à tout le monde, aux enfants, aux adultes… Donc on travaille sur la musique, sur les costumes, sur la choré’. Ce n’est pas complètement mon travail [habituel]. Moi je suis plus dans les installations donc ça n’a absolument rien de populaire et je fais de la céramique contemporaine. Mais pour la parade de Lille3000, je fais quelque chose de très populaire, très accessible et très facile en lecture.

Un évènement comme Lille3000, c’est aussi de l’argent. La parade de Fiesta coûtera près d’un million d’euros…

(Elle coupe) Ah, je ne savais même pas !

Pour être plus précis, le budget prévisionnel de la parade est de 846 661 euros. Dans une période où les budgets …

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Publié le

Temps de lecture : 11 minutes

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Par Matthieu Slisse