Dans le Nord, l’insertion par l’activité économique en péril

Entre baisse des moyens et hausse des exigences, les entreprises d’insertion par l’activité économique sont confrontées à une remise en cause profonde de leurs équipes et de leurs pratiques. Ces six derniers mois, une dizaine des quelque 450 structures que comptent les Hauts-de-France ont dû fermer leurs portes. Décryptage d’une crise qui couve.

Le modèle économique de l'insertion par l'activité économique traverse une période difficile entre des baisses à venir de subventions publiques et une gestion d'entreprise parfois à faire évoluer. Photo DR - Facebook Vitamine T
Le modèle économique de l'insertion par l'activité économique traverse une période difficile entre des baisses à venir de subventions publiques et une gestion d'entreprise parfois à faire évoluer. Photo DR - Facebook Vitamine T

En 2024, Vitamine T a eu un coup de mou. L’entreprise d’insertion basée à Lesquin avoue avec  réserve (lire encadré « En coulisses ») « quelques revers » et une trentaine de suppressions de postes. Il ne s’agirait que d’aléas normaux dans ses activités marchandes, indique‐t‐elle. Rien qui remettrait en cause sa croissance et son impact sociétal positif. Dans son rapport d’activité annuel, publié le 22 avril, il est question de « quelques vents contraires ». Pourtant, un représentant du personnel évoque, sous couvert d’anonymat, une situation bien plus grave avec une centaine de licenciements dans les diverses filiales du géant nordiste de l’insertion par l’activité économique (IAE)… Qu’en est‐il vraiment ? 

Le secteur de l’IAE est un pan très important de l’économie régionale composé de structures aux statuts diversifiés (associations intermédiaires, ateliers chantiers d’insertion, entreprises d’insertion ou de travail temporaire d’insertion). Son modèle combine aides de l’État et activités marchandes pour tenter de redresser la trajectoire d’hommes et de femmes en grande difficulté, par le biais de contrats de deux ans à temps partiel, avec un soutien social adapté. Selon le service préfectoral chargé du secteur, 460 à 490 structures d’insertion (SIAE) sont agréées dans les Hauts‐de‐France et se sont partagées 210 millions d’euros d’aides l’an dernier. 

Créée en 1978, le poids lourd Vitamine T affirme avoir accompagné 150 000 personnes vers l’emploi depuis sa création. Il rassemble 34 unités économiques exerçant dans le recyclage, les services, l’intérim ou l’agriculture, qui salarient plus de 5 000 personnes en insertion et dont le chiffre d’affaires global frôle les 110 millions d’euros. La clé de ce développement, mise au point par Pierre de Saintignon, ex‐premier adjoint de Martine Aubry décédé en 2019 : des relations étroites allant jusqu’à des co‐entreprises avec de grands acteurs régionaux de l’économie « classique ». 
Une « machine à insérer » grippée ?
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Publié le

Temps de lecture : 7 minutes

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Par Bertrand Verfaillie