L’Agence du médicament est passée à côté. Pas lui. Jean‐Christophe Garrigues, chercheur au Laboratoire des interactions moléculaires et réactivité chimique et photochimique (IMRCP) de l’Université Paul Sabatier de Toulouse – CNRS, a découvert un élément chimique dans la nouvelle formule du Levothyrox qui pourrait expliquer les effets indésirables de ce médicament destiné à lutter contre les troubles de la thyroïde et à l’origine d’un gros scandale sanitaire. Pire, le chimiste en trouve moins dans les cachets les plus récents. Ce qui pousse à s’interroger : Merck, le laboratoire qui fabrique le Levothyrox, aurait‐il ajusté son médicament suite au scandale ?
Jean‐Christophe Garrigues s’est intéressé à la synthèse des recherches sur la composition du comprimé réalisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en juillet dernier. L’ANSM entendait répondre aux résultats d’une étude commandée par l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) et publiée un mois auparavant. En se penchant de plus près sur les chromatogrammes (méthode d’analyse qui permet de séparer les constituants d’un mélange), il a découvert un important pic d’élément chimique dans la nouvelle formule du Levothyrox par rapport à l’ancienne formule.