Quand l’argent public vole au secours de Lillenium

Le projet de centre commercial à Lille-Sud porte un nom de fiction à suspense : Lillenium. Et du suspense, il y en a eu depuis huit ans que l'aménagement est présenté comme imminent. Mais l'aventure ressemblait de plus en plus à ces séries télévisées qui tournent en rond. Les scénaristes de Lillenium n'avaient plus le choix : il fallait lui inventer une étrange résurrection dont Mediacités vous livre tous les détails.

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Face à l'hôtel de police de Lille-Sud, la zone où le centre commercial devrait sortir de terre - Google Earth

Un mince sourire se dessine sur le visage de Martine Aubry ce 13 octobre 2016. Lors de sa conférence de presse de rentrée, la maire (PS) de Lille vient d’être interrogée sur Lillenium par un journaliste de Mediacités. L’édile ne pipe mot et se tourne vers son premier adjoint. D’un ton impérieux et saccadé, Pierre de Saintignon redit alors sa foi dans l’aboutissement de ce centre commercial qui doit sortir de terre à l’entrée de Lille‐Sud, un quartier sensible classé politique de la ville. Des éléments nouveaux sont advenus, assure‐t‐il, qui permettent de boucler le montage financier d’une réalisation estimée à 145 M€ et attendue… depuis le début de la décennie. Ceux qui n’y croient plus – ou qui n’en veulent pas – n’ont qu’à bien se tenir. Quatre mois plus tard, on n’est pas plus avancé. La mairie de Lille refuse d’en dire plus ; le promoteur Vicity reste obstinément muet ; la fédération lilloise du commerce élude notre demande d’interview. Dans ce brouillard savamment entretenu, une improbable issue se dessine pourtant, dont Mediacités vous livre les détails…

De l’argent public pour un projet privé…

Dépassé par l’ampleur de l’investissement, Vicity, bien que soutenu par le Crédit agricole Nord de France, n’a eu de cesse de chercher des renforts sonnants et trébuchants. Il les a d’abord trouvés chez 2IMA, un promoteur spécialisé en investissement commercial. Cette société est dirigée par Dominique Marcadé, fondateur des magasins Brice, et par Raphaël Abitbol, président des chaînes de prêt‐à‐porter Zapa et Izac. En 2016, elle entre dans le capital …

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Par Bertrand Verfaillie