« Bip bip, vous avez une fracture. » Les diagnostics des hôpitaux lyonnais seront‐ils bientôt réalisés par des robots ? Un fantasme de science‐fiction pas si lointain pour les Hospices civils de Lyon (HCL). En juin 2018, le mastodonte hospitalier a signé un partenariat avec Microsoft pour développer des outils faisant appel à l’intelligence artificielle. Les possibilités sont nombreuses. A terme, un logiciel pourrait reconnaître certains mots clefs prononcés par le patient pour identifier ses symptômes et proposer un diagnostic au médecin. Une irruption de l’intelligence artificielle déjà annoncée comme la prochaine révolution dans le secteur hospitalier. « Nous sommes prêts à passer à l’étape d’industrialisation », assurait à l’époque la directrice santé de Microsoft France.
Pour atteindre ses objectifs, la firme américaine ne part pas d’une page blanche. Depuis quinze ans, les HCL se sont lancés dans la conception de logiciels. Une activité méconnue de l’hôpital public lyonnais, dont le budget s’élève à 1,8 milliard d’euros. Le dossier patient informatisé (DPI) compile les informations sur la prise en charge administrative et médicale du patient. Avec près de 350 000 hospitalisations par an, les HCL possèdent l’une des bases de données de santé les plus importantes de France.
Prescription informatisée
Pour gérer cette masse colossale d’informations, les HCL ont développé leurs propres outils. C’est le cas du logiciel Cristal‐Net, conçu d’abord en partenariat avec l’hôpital de Grenoble pendant dix ans, puis piloté seul par l’hôpital lyonnais à partir de 2014. Ce logiciel est progressivement remplacé par son petit frère, Easily, développé depuis 2012. C’est sur ce dernier que compte s’appuyer Microsoft.
Easily englobe une multitude d’applications, dont un Logiciel d’aide à la prescription (LAP), déployé sur le terrain depuis 2016. Un programme stratégique. Depuis le scandale du Mediator
L’affaire Mediator
Le Mediator était un médicament contre le diabète développé par les laboratoires Servier et vendu comme coupe‐faim. Il a été commercialisé de 1976 jusqu’à son retrait en 2009. A l’origine de graves lésions cardiaques, il aurait causé près de 2 100 décès selon une expertise judiciaire. Rendu public grâce à la …