Accusé de viols, le maire de Villeneuve d’Ascq dénonce un complot politique

Mediacités a pris connaissance d’une plainte pour viols déposée par une employée communale contre Gérard Caudron. L’élu réfute tout en bloc et s’estime victime d’une « attaque ignoble » destinée à empêcher sa réélection en 2020.

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Gérard Caudron, maire de Villeneuve d'Ascq, à l'occasion d'un reportage de Grand Lille TV le 16 janvier 2019. Capture d'écran Grand Lille TV

La mairie, c’est lui : Gérard Caudron, 74 ans, dont une bonne quarantaine d’années passées à exercer les plus hautes fonctions à la tête de cette municipalité créée en 1970, fusion des communes d’Ascq, Annappes et Flers‐lez‐Lille. « Il mourra maire ou mourra de ne plus l’être. Depuis 1977, il ne vit que pour cela », analyse son ancien bras droit Robert Vanovermeir. Six mandats, donc, dans la 6ème ville du Nord‐Pas‐de‐Calais – elle comptait plus de 63 000 habitants au 1er janvier 2017. Et peut‐être un septième à l’horizon 2020 : le 4 février dernier, Gérard Caudron annonçait sur son blog son intention de se représenter. Depuis, la note (numéro 540) a mystérieusement disparu…

Le 8 mars, Gérard Caudron apprend qu’une employée de mairie, B.A.*, aujourd’hui âgée de 61 ans, a porté plainte contre lui le 1er mars 2018. Elle l’accuse de trois viols qui remonteraient à mars 2008. Le premier serait intervenu le lendemain de la victoire de Gérard Caudron aux élections municipales. La plainte, que Mediacités a pu consulter, décrit un premier rapport sexuel non consenti dans un bureau fermé à clé du premier étage de l’hôtel-de-ville. La situation se serait répétée à deux reprises par la suite, la plaignante s’estimant contrainte de se rendre aux rendez‐vous fixés par l’édile en ces termes : « Vous êtes une femme pleine de charme, sachez vous en servir. » 

B.A. est en arrêt maladie depuis 2015 après un lent effondrement psychologique qui l’a notamment conduite à une hospitalisation. Peu à peu, elle semble remonter la pente. Nous avons pris soin de la voir à plusieurs reprises, très longuement et parfois en présence de personnes qui l’accompagnent dans sa reconstruction, afin de nous assurer de la plausibilité de son témoignage. Entre deux sanglots, B.A. raconte les faits avec minutie. Elle explique aussi l’emprise psychologique dont elle ne serait pas parvenue à s’extraire : « C’était mon patron, je connaissais sa réputation. Dans les jours qui ont suivi mon agression, il a exigé que je passe le voir. Je me sentais comme une sous‐merde : je suis retournée deux fois dans son bureau et je l’ai laissé faire. Il avait tout pouvoir sur moi, j’étais à sa merci, terrifiée. Il était comme un gourou, et j’étais son exécutante. »

C’est donc près de dix ans après les faits que B.A. trouve l’énergie d’aller déposer plainte. « J’ai réalisé que si je ne me décidais pas à ce moment‐là, [annexe link=« il serait trop tard …

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Par Clémence de Blasi et Jacques Trentesaux

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