Le ton est péremptoire, définitif : « Ce projet ne se fera pas ! » Notre interlocutrice, qui ne veut pas nous recevoir mais accepte de parler au téléphone, réside à Vieille‐Toulouse depuis 1963. Sa très vaste propriété s’étend jusqu’à la place du village, là même où la mairie prépare un programme immobilier qui sème la discorde dans la commune. Un bâtiment de 338 m², contenant huit logements en R+1, avec chacun une petite piscine, est prévu. A côté de ces constructions haut de gamme seraient aussi édifiés deux petits commerce, une médiathèque et une halle couverte, d’un total de 431 m². Notre interlocutrice ne décolère pas : « Qu’on les construise où on voudra mais pas à cet endroit ! Elle peut les faire ailleurs ! » Elle ? C’est Mireille Garcia, 53 ans, maire de Vieille‐Toulouse depuis 2014. Pour faire place nette, geste sacrilège, cette directrice de Gascogne FTTH, une filiale du groupe Orange spécialisée dans l’installation et l’exploitation de la fibre optique, a d’ores et déjà rasé en 2018 une ferme en briques, la Borde Haute, qui s’élevait sur la place depuis deux siècles.
Le Neuilly toulousain
A seulement 8 kilomètres à vol d’oiseau de la place du Capitole et pourtant tellement loin du tumulte de la grande ville. Surtout, Vieille‐Toulouse (1 160 habitants) se classe selon l’Insee parmi les dix premières communes françaises pour le revenu fiscal par ménage. En majorité fillonistes au 1er tour des Présidentielles 2017, puis macronistes aux dernières Européennes, les habitants de cette commune des coteaux du sud toulousain coulaient jusqu’à présent des jours paisibles, n’aspirant …