L’incertitude qui planait sur la tenue de matchs de la Coupe du monde de rugby au Stadium de Toulouse en 2023, dont Mediacités avait révélé l’un des points d’achoppement en décembre dernier, a pris fin le 2 octobre.
Devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, où il était auditionné, Claude Atcher, le directeur du groupement d’intérêt public (Gip) #France2023 (le comité d’organisation de la compétition), a déclaré qu’un accord sur la mise à disposition du stade avec Toulouse Métropole venait d’être trouvé.
« Il y aura bien quatre matchs de la Coupe du monde de rugby à Toulouse, s’est-il réjoui. Personne n’en doutait, mais c’est aujourd’hui acquis. » Quelques heures plus tard, dans un communiqué de presse commun au GIP et à Toulouse Métropole, Jean‐Luc Moudenc réagissait : « La détermination de Toulouse Métropole est restée sans faille pour permettre à ses habitants, fins supporters, de partager cette grande fête avec les passionnés des cinq continents ». Derrière cette « détermination » se cache en réalité des mois de tractations financières entre les deux parties…
Chapitre 1 : Les villes hôtes s’organisent
Pour en comprendre le déroulement, il faut remonter au début de l’année 2017. Bernard Laporte, fraîchement élu à la présidence de la Fédération française de rugby, relance le dossier de candidature à l’organisation du Mondial 2023 en France, initié puis laissé en jachère par l’équipe précédente. La FFR en confie le montage à Score XV, la société de Claude Atcher.
En février 2017, dix‐neuf villes se portent candidates pour accueillir des matchs. Fin mai, neuf d’entre elles sont retenues, dont Toulouse, en dépit de la capacité modeste du Stadium (33 150 places). Chaque ville signe aussi une lettre d’engagement auprès de la FFR, dont nous avons pu prendre connaissance. On y lit notamment que la ville mettra « à disposition exclusive et gratuite de la FFR (ou du comité d’organisation France 2023) le stade hôte ». Le 15 novembre, à Londres, la France triomphe devant l’Afrique du Sud et l’Irlande, ses deux concurrents : comme en 2007, la Coupe du monde se déroulera dans l’Hexagone.
Dès lors, tout s’enchaîne. Le 17 janvier 2018, les représentants des dixvilles ou métropoles hôtes (dont Paris, même si aucun match ne s’y tiendra) se rassemblent à Lyon. Ils donnent naissance au « Club des sites d’accueil de la Coupe du monde de rugby 2023 », présidé par Georges Képénékian (ex‐socialiste devenu LREM), alors maire de Lyon. Un communiqué de presse, daté du même jour, en détaille le fondement directement issu de l …