[En images] Migrants : six mois dans les squats du Grand Lyon

A la Croix-Rousse, plus de 450 personnes étrangères s’apprêtent à passer l’hiver dans l’ancien collège Maurice Scève, plus important squat de l’agglomération lyonnaise mais loin d’être le seul. D’un site à l’autre – Amphi Z, Maison Mandela, Valmy –, Mediacités a suivi les péripéties de ces lieux de fortune, toujours sous la menace d’une expulsion.

06bis
Au collège Maurice Scève, à la Croix-Rousse, où environ 450 migrants ont trouvé refuge. Photo : Antoine Merlet.

Ouverture, emménagement, procédure judiciaire, attente, expulsion… Ouverture, emménagement, procédure judiciaire, etc., etc. Inlassablement, d’un squat à l’autre, les mêmes étapes s’enchaînent. La même histoire se répète. C’est ce qu’illustre le travail du photographe Antoine Merlet que Mediacités publie ici. Pendant six mois, le journaliste s’est rendu régulièrement dans ces immeubles ou anciens établissements scolaires reconvertis en abri de fortune pour des migrants en procédure de demande d’asile ou en transit dans l’agglomération lyonnaise. 
I – Juin 2019, la Maison Mandela – Occupation
Villeurbanne, rue Bourgchanin. Depuis début 2018, plusieurs familles de migrants ont élu domicile dans cet immeuble rebaptisé « la Maison Mandela ». Une cinquantaine de personnes en tout. Toutes ou presque survivaient jusqu’alors dans un immense campement à proximité de la Part‐Dieu, « l’esplanade Mandela ». Le bâtiment appartient à la Métropole de Lyon. 

La plupart sont Albanais, comme ces grands‐parents et leur petit‐fils. Chaque famille – souvent trois générations – occupe un appartement entier. « Les parents, présents dans la pièce, ne souhaitaient pas être photographiés », se souvient Antoine Merlet.

« Malgré le bon accueil qu’on me réserve, chaque cliché fait l’objet d’une négociation pour éviter de mettre quiconque en danger. En général, les parents acceptent plus facilement que je photographie les enfants car leurs visages vont changer », ajoute‐t‐il. Ils sont nombreux à la Maison Mandela, tous scolarisés. Le collectif Agir migrants qui a « ouvert » le squat cherchait un lieu mieux adapté aux familles que l’Amphi Z [lire plus bas] où logent en majorité des hommes seuls.

Dans cette famille serbe, l’heure est aux valises. « Ils repartaient le lendemain de ma visite pour la Serbie, raconte Antoine Merlet. Dépités. » La grand‐mère avait vécu et travaillé en France toute sa vie, et, après un retour dans son pays, avait l’espoir de toucher sa retraite en revenant ici. En vain.

Pendant des mois, les militants qui apportent leur aide aux occupants de la Maison Mandela réclament des bennes à ordures à la ville de Villeurbanne et à la Métropole pour les déchets de l’immeuble. Les détritus s’entassent à l’extérieur, le long de la bâtisse. « Toutes nos demandes restent lettres mortes », écrivent‐ils. « Ne pas ramasser les ordures, cela attire les rats, accrédite l’idée que le squat est sale et au final justifie l’expulsion », s’exaspère un membre d’Agir migrants.

 

 
II – Juillet 2019, Valmy – Ouverture
Lyon, 9e arrondissement, quartier de Valmy. Sur les bords de Saône, à la jonction des …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Cet article concerne la promesse : 
Voir toutes les promesses de vos élus

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 12 minutes

Favorite

Par Antoine Merlet / Agence DocPix (photos), avec Nicolas Barriquand

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes