Comment « faire en sorte que ceux qui dorment, ceux qui travaillent et ceux qui font la fête puissent mieux cohabiter » ? Lors du conseil municipal du vendredi 8 octobre, Arnaud Taisne, l’adjoint au maire chargé de la Vie nocturne, a présenté les grandes lignes du futur « Conseil de la nuit » lillois. Petit frère des « Chartes de la vie nocturne » de 2003 et 2014, il devrait voir le jour d’ici la fin de l’année 2021.
Alors que les
plaintes de riverains s’enchaînent et que les
agressions se multiplient dans les « rues de la soif » Masséna et Solférino, le Conseil de la nuit aura pour objectif d’apaiser un secteur bien connu pour ses bruyantes soirées festives. La veille du conseil municipal, trois établissements se sont vus infliger une fermeture administrative pour cause de « non-respect des règles de sécurité ». « L’affluence hors-norme amène aussi par ricochet toutes les personnes qui veulent en profiter pour faire un mauvais coup. Ajoutons à cela la malveillance - et je pèse mes mots ! - l’irresponsabilité de certains gérants qui refusent de se plier à la réglementation alors que la très grande majorité se démène au quotidien », a listé Arnaud Taisne, exaspéré.
Des riverains, des fêtards et des élus
Les élus ne jettent pas l’opprobre sur les fêtards lillois. « Nous ne voulons surtout pas d’une ville sans fête ! », a précisé l’adjoint. Cinq commissions seront créées. Elles auront pour but de :
- réguler la vie nocturne
- ouvrir le dialogue entre les riverains et les professionnels du secteur
- promouvoir l’attractivité de la vie nocturne
- lutter contre les discriminations et le harcèlement
- prévenir les risques de santé, comme l’hyperalcoolisation - le « principal fléau » selon Arnaud Taisne -, la consommation de drogues, etc.
Cette assemblée réunira vingt exploitants de bars ou discothèques, cinq riverains de différents collectifs, deux « noctambules » chargés de représenter les consommateurs et les fêtards, quatorze représentants d’associations et onze élus municipaux. Tous se retrouveront en session plénière une fois par an pour porter les différentes revendications étudiées en commissions.
« Cinq riverains face à 20 commerçants, ça nous semble un petit peu déséquilibré », a regretté Faustine Balmelle, co-présidente du groupe d’opposition municipal Lille Verte. La proposition du groupe d’opposition, qui souhaitait doubler la représentation des collectifs de riverains, a été rejetée. « Il faut pouvoir travailler et ne pas être trop nombreux », a défendu Martine Aubry.