La maire LR sortante, soutenu par La République en Marche, réussi l'exploit de l'emporter dès le premier tour dans cette ville qui fut longtemps un fief communiste. Le Rassemblement national rate totalement son pari.
Ce n’était pas arrivé depuis trente ans. Natacha Bouchart, maire de Calais depuis deux mandats, met la main sur le beffroi de Calais dès le premier tour de l’élection municipale, avec 50,2 % des suffrages. Le dernier à y être parvenu, Jean‐Jacques Barthe (PCF), menait en 1989 une liste d’union de la gauche. « Notre victoire est incontestable », se félicite Julien Cordenos, co‐listier de l’élue LR (Les Républicains).
La gauche unie de Respirer Calais arrive en seconde position avec seulement 23,8% des voix, alors que la ville demeurait jusqu’à 2008 un bastion communiste. En 2014, les scores cumulés des deux listes de gauche (PCF et PS) représentaient plus de 42% des suffrages au premier tour. Côté RN (Rassemblement national), c’est la déception : le candidat Marc de Fleurian ne réunit que 17,9% des suffrages, soit cinq points de plus qu’au dernier scrutin municipal.
Une légitimité remise en cause
Derrière le score historique de la maire sortante se cache surtout une abstention record, sur fond de crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus. Seulement 36% des inscrits sont allés voter. En 2014, ils étaient 54%. « Les gens se tournent vers ce qu’ils connaissent en cas de crise », justifie Virginie Quenez, tête de liste de la liste Respirer Calais. Se disant « déçue », elle prend acte du résultat – contrairement au cas du candidat RN.
Marc de Fleurian dénonce le manque de légitimité de Natacha Bouchart en mettant en avant la faible participation au scrutin. « Nos idées sont majoritaires à Calais, mais notre électorat ne s’est pas mobilisé aujourd’hui », défend‐il en rappelant les bons scores du parti d’extrême-droite au second tour de la présidentielle (57% des Calaisiens inscrits sur les listes électorales ont voté pour Marine Le Pen).
Le Rassemblement national devra se contenter de 4 sièges au conseil municipal (contre 6 pour la gauche et 39 pour la majorité), alors qu’il espérait faire de Calais une ville totem, au même titre que Fréjus ou Hénin‐Beaumont. Marc de Fleurian, le jeune candidat parachuté, ne s’avoue pas vaincu. Il songe déjà aux prochaines échéances électorales et se dit « prêt et volontaire à défendre toute candidature ». En ligne de mire : les élections départementales et régionales de l’année prochaine.
Alice Galopin, Léa Guyot, Cécile Lemoine, ESJ Lille
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