Le ministre de l'Action et des Comptes public écrasé le match dès le 1er tour des municipales. Mais il n'est élu qu'avec 9 592 voix sur 63 728 inscrits.
Il partait favori, c’est un pari réussi pour Gérald Darmanin. Le ministre de l’Action et des Comptes publics est élu maire de Tourcoing dès le premier tour des municipales, ce dimanche, avec 60,88% des voix. Mais avec une abstention record de près de 75%, l’opposition s’interroge déjà sur la légitimité de cette élection.
En 2014, Gérald Darmanin avait arraché de justesse la ville à la gauche (45,61% au second tour, dans une triangulaire, devant le sortant Michel‐François Delannoy). Il avait quitté son poste de premier édile pour devenir ministre de l’Action et des comptes publics en 2017. Gérald Darmanin distance très largement Franck Talpaert (10,77 %), tête de liste d’Ambition commune, une liste soutenue par le PS, Katy Vuylsteker (9,22 %), candidate écologiste (EELV), et Rémi Meurin, tête de liste Rassemblement national (6,88%). La liste portée par Gérald Darmanin obtient 46 sièges au conseil municipal, contre 3 pour Ambition Communes, 2 pour les Verts et 2 pour le RN.
Une abstention historique
« En période de crise, les gens se replient vers ce qu’ils connaissent », soupire Katy Vuylsteker. La nouvelle élue municipale se félicite malgré tout du résultat obtenus par les Verts à Tourcoing. « C’est la première fois qu’une liste indépendante des écolo était candidate à Tourcoing depuis 2001. Gérald Darmanin va enfin avoir une vraie opposition face à lui », souligne la jeune écologiste qui regrette surtout le très faible taux de participation.
En pleine crise du Coronavirus, seuls 25,38% des électeurs se sont déplacés pour voter ce dimanche. Le nouveau maire a donc été élu avec 9 592 voix sur 63 728 inscrits. Soit à peine 15%. « Il fallait repousser cette élection. C’est une honte que le gouvernement, auquel appartient Gérald Darmanin, ne l’ait pas fait, par calcul électoral. C’est très grave », dénonce Katy Vuylsteker.
A défaut de deuxième tour, il va maintenant falloir s’intéresser au troisième tour de ces municipales : celui des élections métropolitaines. L’opposition tourquennoise ne pourra y envoyer qu’un seul conseiller. Gérald Darmanin va bientôt pouvoir faire ses calculs pour savoir s’il peut briguer la présidence de la métropole. Ou s’il vaut mieux pour lui prétendre à de nouvelles fonctions gouvernementales, renforcé qu’il est par ce succès très net.
Agathe Beaugeon, ESJ Lille
NB : A l’heure où nous écrivons ces lignes, ni Gérald Darmanin, ni Franck Talpaert, ni Rémi Meurin n’ont répondu à nos sollicitations.
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