Martine Aubry devrait y trouver matière à satisfaction. Dans leur
deuxième rapport annuel qui passe au crible les engagements des maires des 12 plus grandes agglomérations françaises en matière de lutte contre la pollution atmosphérique liée au trafic routier, Réseau Action Climat, l’Unicef et Greenpeace jugent « intéressante » la « dynamique » de Lille « en matière de transports en commun et de réduction de la place de la voiture individuelle ». Ce qui ne les empêche pas d'appeler aussi la Ville à « des mesures plus ambitieuses ». Le bulletin de notes de Martine Aubry prend ici la forme d’une « carte de transports 2020 », qui évalue ses promesses de campagne et l’amorce de leur mise en oeuvre. Celles-ci sont jugées « en bonne voie » sur trois critères clés parmi les sept retenus par l’étude.
C’est notamment le cas pour la réduction de la place de la voiture. Les trois organisations saluent « la limitation de vitesse à 30 km/h en ville qui sera maintenue, ainsi que les 70 km/h sur le périphérique » et les « nouvelles restrictions de circulation » à venir comme « l’interdiction de circulation des camions sur le périphérique aux heures de pointe ». Mais si elles se félicitent des projets de nouvelles piétonnisations, elles regrettent que ne soient pas prévues la mise en place d’une zone à trafic limité. Et elles dénoncent la non-généralisation des rues scolaires pour protéger la santé des enfants.
Manque de précisions sur le budget vélo
Un autre satisfecit est accordé concernant la « dynamique vélo ». Le projet d’aménagement du Réseau Express Vélo (REV), avec la Métropole Européenne de Lille (MEL), et la promesse d’un « système vélo performant » (comportant de nouveaux parkings à vélo, des arceaux, l’optimisation de V’Lille, la relance d’une location longue durée, etc.) suscitent l’approbation de l’Unicef et des deux ONG. A une (grosse) réserve près : « Le budget qui devra accompagner la mise en œuvre de cette politique n’a pour l’instant pas été précisé, indique le rapport. C’est pourtant un point indispensable pour permettre une mise en œuvre effective de ces propositions. » D'autres villes affichent déjà de grandes ambitions chiffrées : Paris, Nantes ou Strasbourg veulent investir plus de 25 euros par habitant et par an en faveur du vélo.
Enfin, la politique de transports en commun, du ressort de la Métropole de Lille, est globalement approuvée, notamment le projet de gratuité progressive pour les moins de 18 ans, les étudiants, les seniors et les personnes en situation de handicap.
Reste que le bulletin de la maire de Lille comporte aussi ses faiblesses, avec des propositions jugées « timides », voire des de situations où la ville est « en retard ». La mise en oeuvre d’une « zone à faible émission » est ainsi saluée, même si « malheureusement, cette ZFE n’intègre pas de calendrier de sortie progressive du diesel puis de l’essence », regrettent les trois organisations. Autre critique : « s’il est bien indiqué qu’une prime devrait accompagner socialement la conversion vers des véhicules moins polluants, aucun dispositif n’est détaillé », soulignent-elles.
Il ne s’agit là que d’un bilan d’étape, car les promesses sont encore loin d’être complètement mises en oeuvre. Comme le Réseau Action Climat, l’Unicef et Greenpeace, Mediacités et
sa plateforme Radar se chargeront de vérifier périodiquement leur réalisation.