Dans un article intitulé « De qui le maire de Roubaix est-il l'élu », trois politologues lillois démontrent que la mobilisation électorale des quartiers bourgeois de la ville a permis d'assurer une victoire confortable à Guillaume Delbar. Mais ils n'expliquent pas tout à fait comment le maire sortant a aussi gagné dans les quartiers populaires.
De qui le maire de Roubaix est‐il l’élu ? C’est la question posée par trois politologues lillois – Rémy Bretton‐Wylk, Fabien Desage et Tristan Haute – il y a un peu plus d’une semaine, dans la revue en ligne spécialisée Métropolitiques. Une question fort attrayante pour tous les amoureux de la chose électorale. Mais qui risquent d’être un peu déçus par la réponse de nos experts. Bien que riche d’enseignements, en effet, celle‐ci n’est que partielle. Nous avons donc tenté d’en savoir plus en interrogeant un des auteurs.
Le pitch de départ est connu : Guillaume Delbar, maire sortant, ex‐LR, passé en 2019 dans l’orbite d’Emmanuel Macron, est réélu assez confortablement au deuxième tour des municipales de juin 2020. Il s’impose face au candidat d’union d’une partie de la gauche, Karim Amrouni, par 56 % des voix contre 44 %. Et ce alors qu’il ne l’avait emporté que de justesse en 2014, à l’issue d’une quadrangulaire très disputée. Un succès incontestable à un petit‐gros détail près : l’abstention a été massive.
Près de 8 électeurs sur 10 ne se sont pas déplacés. Résultat, avec seulement 5776 voix – un millier de moins …