Face au refus du maire de Roubaix, condamné en première instance pour fraude fiscale, de quitter ses fonctions, les élus d’opposition ont décidé de ne pas voter les délibérations à l’ordre du jour du conseil municipal du jeudi 16 décembre. Les débats ayant eu lieu en visioconférence, ceux-ci ont également tenu, symboliquement, à couper leurs caméras.
Le « feuilleton politico‐judiciaire roubaisien », comme l’appelle l’opposition municipale de Roubaix, continue. Ce jeudi 16 décembre, les élus avaient rendez‐vous pour le dernier conseil municipal de l’année. Comme dans les villes voisines de Hem, Wattrelos et Leers, les débats ont eu lieu à huis clos, en raison de la reprise fulgurante de l’épidémie de Covid‐19. Mais le choix d’un débat en visioconférence à Roubaix a sans doute également été dicté par les récents remous judiciaires visant plusieurs élus d’opposition.
Un peu plus tôt dans la semaine, trois élus condamnés en première instance pour escroquerie au fisc – Max‐André Pick, Karima Zouggagh et Pierre Pick – ont démissionné de leurs délégations à la mairie de Roubaix – sans toutefois renoncer à leurs rôles de conseillers municipaux. On s’en doutait déjà un peu, car leurs trois noms avaient été cités lors de l’appel, en début de séance, jeudi 16 décembre. Mais la situation n’a été éclaircie que tardivement, en fin de conseil, et sur demande du conseiller d’opposition Dogan Kacmaz : « Ces trois élus quittent‐ils leurs fonctions ou leurs mandats d’adjoints ? Si les trois élus restent conseillers municipaux, continueront‐ils à percevoir leurs indemnités ? » « Chacun continuera à être conseiller municipal de base. Il n’y a aucune raison de suspendre [leurs indemnités] et aucune possibilité de le faire », a assuré Guillaume Delbar.