Dans un message à ses collègues socialistes élus à la métropole européenne de Lille, le député de la 11e circonscription critique vertement la présidente du groupe pour ne pas avoir demandé la démission du président de la MEL suite à sa condamnation récente par le tribunal de Lille.
Si la condamnation du président de la métropole de Lille à un an de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité ne suscite que des félicitations à droite, car le tribunal n’a pas demandé sa suspension immédiate, l’affaire provoque en revanche des réactions divergentes à gauche. Elle est notamment l’occasion pour le député Roger Vicot de faire à nouveau entendre sa différence par rapport au reste du groupe Métropole durable et solidaire (MDS), qui regroupe les élus socialistes et leurs alliés à la MEL.
Dans un message envoyé jeudi 11 juillet sur la boucle WhatsApp de ces mêmes élus, l’ex-maire de Lomme critique vertement la décision de la présidente du groupe, Audrey Linkenheld, de ne pas demander la démission de Damien Castelain, contrairement à la position défendue par le groupe il y a quatre ans, quand Roger Vicot assurait sa présidence. Interrogée par la Voix du Nord, la sénatrice du Nord explique en effet attendre le jugement définitif. « Il y a appel », justifie‐t‐elle.
« Je suis en désaccord profond avec cette décision, pour laquelle par ailleurs je n’ai pas souvenir que nous ayons été réunis »
« Je suis en désaccord profond avec cette décision, pour laquelle par ailleurs je n’ai pas souvenir que nous ayons été réunis, ce qui aurait été légitime afin d’en débattre collectivement au regard des enjeux », tacle Roger Vicot dans ce message sur WhatsApp. Et le député nouvellement réélu de la 11e circonscription du Nord d’interpeller ses collègues : « Mes ami.e.s nous faisons campagne depuis trois semaines sur le thème des valeurs auxquelles nous sommes attachés. Nous venons de rater une occasion exceptionnelle de les mettre en oeuvre. »
Liberté de parole
En quittant la présidence du groupe en octobre dernier, quelques jours après avoir déclaré sa candidature à la mairie de Lille, Roger Vicot avait expliqué vouloir « disposer d’une parole libre ». Il est manifestement décidé à utiliser à plein cette liberté. Lors de la récente campagne des législatives, il a ainsi soutenu Aurélien Le Coq, le candidat insoumis investi par le Front populaire dans la 1ère circonscription, tandis que les autres socialistes lillois, menés par Martine Aubry, soutenaient la candidature dissidente de la féministe Amy Bah.
Roger Vicot se retrouve ainsi sur la même ligne que le groupe des écologistes qui ont tout de suite réclamé la démission de Damien Castelain et, dans une moindre mesure, sur celle du divers gauche Rudy Elegeest, président du groupe Actions et projets pour la Métropole, qui a fait part de sa « colère » sans exiger de démission immédiate. Interrogé par la Voix du Nord, Roger Vicot estime quant à lui que la condamnation de Damien Castelain « pose la question de notre maintien dans la majorité ». Une question que la présidente du groupe PS ne semble pas prête, pour l’instant, à se poser.
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