La municipalité dirigée par Doriane Bécue poursuit en justice trois militantes de la Brigade du respect pour obtenir le paiement de 770 euros de frais de nettoyage pour des tags politiques inscrits à l’encre éphémère sur certains trottoirs de la ville.
Tolérance zéro pour la délinquance à Tourcoing. La Brigade du respect, un collectif féministe lillois, se souviendra de sa première – et sans doute dernière – opération de pochoirs politiques dans la ville de Doriane Bécue et Gérald Darmanin.
Lundi matin, une dizaine de personnes étaient rassemblées devant le tribunal judiciaire de Lille pour soutenir trois membres du collectif convoquées devant un représentant du procureur dans le cadre d’une procédure de composition pénale, une mesure qui permet d’éviter un procès si l’auteur reconnaît les faits et indemnise directement la partie adverse.
La ville de Tourcoing leur réclame le règlement de 770 euros pour des frais de nettoyage au titre d’un préjudice communal subi le 13 juin 2024. Ce soir‐là, deux membres, actives depuis peu, se retrouvent dans le centre‐ville pour une « session » de fin de journée. Une troisième personne les accompagne, plutôt par curiosité.
Quatre jours plus tôt, l’Assemblée nationale était dissoute par Emmanuel Macron. Devant la perspective d’une arrivée du Rassemblement national au pouvoir et la crainte de voir les droits des femmes reculer, ces militantes féministes veulent appeler à leur manière au vote barrage.
Sur des pochoirs en carton, elles ont préparé différents messages à bomber sur les trottoirs. « No Pasaran » ; « Président du chaos, joue pas avec nos vies » ; « A gauche toute »… La session tourne court. Vers 18 heures, des policiers municipaux les repèrent. Sur place, ils confisquent le matériel, appellent des renforts et embarquent tout ce petit monde pour une audition libre dans leurs locaux.
Dégradation de biens publics. L’action militante joyeuse se transforme en mauvaise …