21 pesticides en zone rurale, 18 en zone urbaine et 15 en plein cœur de Lille : un rapport inquiétant de l’association Générations futures présente des données inédites sur l’air respiré par les habitants de la MEL.
Perméthrine, phtalimide ou terbufos sulfone : quels sont ces pesticides présents dans l’air de la Métropole européenne de Lille ? L’association de défense de l’environnement Générations Futures a dévoilé le 13 février un rapport dénonçant « une contamination préoccupante » liée à la diffusion des pesticides par voie aérienne des zones rurales vers les zones urbaines.
Pour établir ces analyses, quatre lieux situés en zones rurale, périurbaine et urbaine ont été choisis : Aubers, Wambrechies, Villeneuve‑d’Ascq et Lille centre. Des capteurs y ont été installés « à une hauteur d’environ 2 mètres » pendant deux mois, du 1er mai au 27 juin 2024, avant que leurs résultats ne soient analysés par un laboratoire.
Principal enseignement ? Si les concentrations de pesticides sont plus élevées en zone agricole, la pollution de l’air s’étend bien au‐delà des zones de pulvérisation. « À Lille centre, les quantités piégées représentent encore 42 % de celles mesurées en pleine zone agricole ! », souligne l’étude.
Des substances possiblement cancérogènes
Ces nouvelles analyses ont permis d’identifier « des cocktails de pesticides » auxquels sont exposés les habitants éloignés des zones rurales. Si l’on en trouve 21 à Aubers près des champs, on en retrouve 20 à Wambrechies, 18 à Villeneuve‑d’Ascq et 15 dans l’hyper centre lillois.
Plusieurs des pesticides captés présentent « une dangerosité possible ou avérée », comme le phtalimide, un métabolite issu de la dégradation de captane ou de folpel, classés cancérogènes possibles par l’Union européenne. D’autres produits analysés, comme le terbufos sulfone ou la perméthrine sont interdits en agriculture depuis plusieurs années.
Appelant les pouvoirs publics à agir sur les produits phytosanitaires dangereux, Générations futures interpelle la MEL pour la mise en place « d’outils réglementaires concernant l’épandage des pesticides » et l’adoption d’une « véritable politique de réduction de l’usage des pesticides sur son territoire ».
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