Campagne à l’américaine et « réunions tup’ » pour la droite lyonnaise

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Les militants d'Etienne Blanc en plein démarchage téléphonique, samedi 1er février. Photo : Mathilde Régis

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Par Mathilde Régis

Entre « réunions d’appartement », « afterworks » et « phoning géant », la droite lyonnaise mouille la chemise pour tenter de casser sa série de défaites électorales face à Gérard Collomb depuis bientôt vingt ans. 

Entre « réunions d’appartement », « afterworks » et « phoning géant », la droite lyonnaise mouille la chemise pour tenter d’enrayer la série de défaites électorales face à Gérard Collomb depuis bientôt vingt ans. 

Ce samedi 1er février, Etienne Blanc s’est livré à une opération de com’ millimétrée façon « 24h chrono » pour décliner son programme autour du triptyque environnement, sécurité et proximité (lire notre « tract à loupe » à ce sujet). La veille, un sondage paru sur Lyon Mag plaçait le poulain « de la droite et du centre » au coude à coude avec EELV pour s’emparer de la mairie.

Pour les militants, une « fenêtre historique » se profile et celle‐ci ne serait pas due au hasard. « Nous sommes les équipes qui faisons le plus campagne sur le terrain et nous sommes partis très tôt », assure Alexandra Carraz‐Ceselli, casquette à l’effigie de son candidat vissée sur la tête. Pas le choix : son candidat, actuel n°2 de Laurent Wauquiez à la Région, est jusqu’à présent resté un inconnu pour les Lyonnais.

Bardée de diplômes – de l’école de commerce Idrac de Lyon à l’Institut supérieur européen du lobbying de Strasbourg, en passant par des cursus à distance des universités américaines de Washington et de Charlottesville – Alexandra Carraz‐Ceselli est la cheville ouvrière de la campagne d’Etienne Blanc.

Par le passé, ses méthodes radicales lui ont valu quelques ennuis. En 2016, alors qu’elle était la directrice de la communication institutionnelle du département de Haute‐Savoie et afin « d’augmenter la visibilité du département », la collectivité s’était payé des « followers » Twitter via une entreprise spécialisée pour près de 15 000 euros. Deux mois après la révélation de la manœuvre par Le Canard Enchaîné, elle s’installait à l’Hôtel de Région de la Confluence pour devenir responsable de service de la vice‐présidence et collaboratrice… d’Etienne Blanc (poste qu’elle a occupé jusqu’au mois dernier d’après son profil LinkedIn).

« Phoning à l’américaine »

Au QG d’« Objectif Lyon », une cinquantaine de militants pianotent sur leurs téléphones. « Bonjour Madame, je fais partie de l’équipe de campagne d’Etienne Blanc, vous le connaissez ? Souhaitez‐vous recevoir son programme par mail ? » Il est 12h30, le « phoning géant » a commencé.

Mais d’où viennent donc les données qui permettent de contacter les Lyonnais ? « Les Pages jaunes », répond Alexandra Carraz‐Ceselli. Certes, mais pas seulement. Sur chacune des tables réparties par arrondissement se trouvent des listes imprimées comportant de nombreux numéros de portables, introuvables dans les annuaires. « Il y a aussi les contacts de sympathisants », ajoute Igor, militant LR dans le 5e arrondissement.

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Les militants du candidat Les Républicains à la ville de Lyon s’appuient notamment sur des listes de numéros de téléphone pour faire campagne. Photo : Mathilde Régis

Ces données proviendraient de diverses sources, et notamment du « travail de fond » entrepris depuis deux ans auprès des Lyonnais : questionnaires distribués, contacts via le site internet, afterworks et ateliers thématiques organisés au QG et dans les arrondissements, Pages blanches ou échanges de numéros pendant les « réunions d’appartement » plus familièrement appelées « réunions tup’» au sein des équipes.

« Entrer partout par capillarité »

Selon la directrice de campagne, le candidat tient ces réunions environ « quatre fois par semaine depuis deux ans ». « Ce sont des réunions où des volontaires reçoivent chez eux, le soir, 15 à 30 personnes. Au début, nous cherchions des gens et il s’agissait beaucoup d’écoute, maintenant nous avons des demandes et il s’agit d’être dans l’explication ». Derrière elle est inscrit sur un tableau le compte à rebours de la campagne : #43 jours. 

« Le phoning est inspiré par les campagnes américaines, mais l’idée est d’entrer partout par capillarité car, sur les marchés, nous ne voyons qu’une tranche d’âge particulière », poursuit la tacticienne. Ainsi, à la table du 8e arrondissement, des programmes sont glissés dans des enveloppes pour les déposer dans les boîtes aux lettres. 

Avec une heure de retard sur son programme marathonien – un mâchon Lyonnais un peu plus long que prévu – Etienne Blanc fait son entrée sous quelques applaudissements. Dans la salle, les militants revêtent leurs casquettes à son effigie. Le candidat ne restera cependant que quelques minutes, le temps d’avaler un gâteau et de mettre en scène une photo pour les réseaux sociaux suivant les indications de sa directrice de campagne. Et repart aussitôt arpenter Lyon, en large et en travers.

Mathilde Régis

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