Licenciement brutal d'un salarié contesté aux prud'hommes, plainte au pénal pour l'enregistrement d'un syndicaliste à son insu : deux affaires mettent en lumière l'attitude du géant du numérique, implanté dans l'Est lyonnais, vis-à-vis des salariés désireux de faire valoir leurs droits.
L’affaire lève un coin du voile sur les pratiques d’Amazon en France. Lundi 17 janvier, une audience de conciliation se tiendra au conseil des prud’hommes de Lyon pour tenter de trouver un accord entre le géant du numérique et Jérôme Paglia. Cet ouvrier, consacré meilleur salarié d’Amazon France en 2020 et viré brutalement l’année d’après, conteste son licenciement et demande sa réintégration dans l’entreprise. L’homme est soutenu par le syndicat Sud commerces et services, qui a appelé à un rassemblement devant le conseil de prud’hommes le jour de l’audience.
Pendant des mois, Jérôme Paglia, agent de tri dans l’entrepôt Amazon de Saint‐Priest depuis 2018, a collectionné les éloges de ses supérieurs. Un ouvrier rapide, impliqué dans son travail, capable de traiter jusqu’à 800 colis par heure là où la plupart de ses collègues plafonnent à 350, raconte Libération, qui est revenu sur ce dossier en décembre dernier.
« Stakhanovisme » et liberté d’expression
Mais en mai 2021, patatras. L’agent modèle est soudainement licencié pour « cause réelle et sérieuse ». Il se retrouve au chômage. Son crime, aux yeux de ses employeurs : quatre messages publiés sur la messagerie interne de l’entreprise, dans lesquels il déplore le manque d’écoute de la responsable des ressources humaines et dénonce un rythme de travail éreintant, n’hésitant pas à demander où sont passées « les heures de sommeil en plus », promises par la direction. Cette dernière considère ces propos « calomnieux, insultants …