Le rapport de la Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire révèle, entre autres, qu'une forte proportion des Nantais pouvant bénéficier des aides du centre d'action sociale de la ville de Nantes ne les réclament pas.
On appelle cela le « non recours ». Derrière ce jargon administratif se cachent les personnes ou les ménages qui ne demandent pas les aides auxquelles leur situation sociale ou familiale leur donne pourtant droit. Le terme a (re)fait irruption dans le débat politique national le 3 octobre dernier, quand le gouvernement a enfin rendu public un rapport sur l’Assurance chômage promis depuis deux ans. On y apprend notamment qu’entre entre 25 % et 42 % des chômeurs ne demandent pas l’allocation à laquelle ils peuvent prétendre. De 390 000 à 690 000 « non recourants » se privent ainsi d’un revenu de substitution, soit par méconnaissance des règles d’indemnisation, soit par crainte de stigmatisation, de contrôle ou par anticipation d’une sortie rapide du chômage.
Des aides sociales non perçues
Si ce taux peut paraître élevé, il est comparable à ceux relevés sur d’autres prestations sociales. Le RSA, par exemple, mais aussi des aides plus locales. C’est ainsi qu’au détour d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) des Pays de la Loire consacré à la gestion du CCAS (Centre communal d’action sociale) de la ville de Nantes, on peut lire que 30 % des Nantais ayant droit à des aides distribuées par cet organisme n’en font tout simplement pas la demande. Au point de faire de la lutte contre le non‐recours « un axe stratégique de la politique sociale du CCAS », estiment les magistrats financiers.
Si des mesures ont déjà été engagées, ces derniers recommandent notamment au CCAS de « renforcer son ancrage territorial pour être au plus proche des usagers ». Soit, concrètement, de …