Quand le président du tribunal de Nantes arrache des affiches syndicales

Palais de justice Nantes
Le palais de justice de Nantes. / Image : Guillaume Frouin

Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

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Par Benjamin Peyrel

Le mystère durait depuis quatre mois. En décembre, des affiches avait été arrachées dans des bureaux du tribunal de Nantes. La vidéosurveillance a permis de confondre le coupable : le président du tribunal lui-même.

L’affaire est longtemps restée secrète, malgré l’émoi suscité au sein du tribunal judiciaire de Nantes. Son étonnant épilogue vient d’être dévoilé, hier, mercredi 19 avril, par notre partenaire, Mediapart. Tout commence il y a quatre mois, le lundi 12 décembre. De retour de week‐end, plusieurs greffiers, greffières et personnels administratifs du tribunal découvrent que leurs bureaux ont été visités. Des affiches et des motions syndicales sur la souffrance au travail, ont notamment été arrachées, ainsi que des affiches d’association de victimes.

Inquiétude chez le personnel du tribunal, qui envisage l’hypothèse d’un geste de justiciable en colère, mais se demande comment quelqu’un aurait pu accéder à des bureaux normalement fermés. Les syndicats demandent des réponses. Elles tombent tombe trois mois plus tard. La personne ayant arraché les affiches a été filmée par les caméras de surveillance. Il s’agit rien moins que du président du tribunal judiciaire lui‐même, Franck Belitzki.

L’incident est alors évoqué lors d’une réunion consacrée au dialogue social. « Le président a revendiqué son geste, droit dans ses bottes, témoigne une magistrate auprès de Mediapart. Il a prétendu avoir résolu lui‐même un problème d’affichage sauvage constitutif d’une infraction ».

Le palais de justice de Nantes, ce bâtiment mal‐né et ruineux

Un geste choquant pour les syndicats

L’affaire suscite néanmoins un véritable malaise au sein d’un tribunal sous pression, où la surcharge de travail et le manque d’effectif créent beaucoup de souffrance au travail. « L’intersyndicale ne peut que déplorer de tels agissements assurément guidés par l’impulsivité et l’absence totale de dialogue outre l’emploi de moyens de destruction, écrit ainsi l’intersyndicale du tribunal dans un courrier adressé au président Franck Belitzki. Ces événements nous semblent alimenter, s’il en était besoin, le sentiment de maltraitance institutionnelle qu’implique le fonctionnement actuel du tribunal judiciaire de Nantes. »

Contacté par Mediapart, Franck Belitzki n’a pas souhaité réagir, « sauf à préciser que ces affiches visées étaient dans les circulations et non dans les bureaux ».

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