Son ancien dirigeant, aujourd'hui dans l'organigramme de la Toulouse School of Economics, pourrait à terme être inquiété dans cette affaire.
Comme nous le laissions présager le 14 septembre, une information judiciaire vient d’être ouverte par le tribunal de Paris à l’encontre de BNP‐Paribas pour complicité de crimes contre l’humanité, de génocide et d’actes de torture et de barbarie. Michel Pébereau, ancien grand patron du groupe bancaire, aujourd’hui président de la fondation Jean‐Jacques Laffont qui finance la Toulouse School of Economics, pourrait à terme être inquiété par la justice dans cette affaire.
Celle‐ci a été confiée à un juge d’instruction du pôle spécialisé dans la lutte contre les crimes contre l’humanité. À l’issue de ses investigations – qui pourraient prendre des années – le juge devra établir si la banque sera – ou pas – mise en examen, de même que d’anciens dirigeants, s’il estime que cela doit être le cas.
Neuf Soudanais, la Fédération internationale pour les droits humains et la Ligue des droits de l’homme – avec le soutien des ONG Project Expedite Justice (PEJ), African Centre for Justice and Peace Studies et Sudan Human Rights Monitor – avaient déposé plainte il y un an contre la banque. De 2002 à 2008, sa filiale genevoise avait créé et administré l’équivalent de la banque centrale pour le Soudan. Un pays dont le régime au pouvoir a commis des atrocités contre les peuples du Darfour, causant la mort de 200 000 personnes.
Frédéric Dessort.