Contesté par les journalistes pour avoir pris la défense de Brigitte Barèges dans un édito, le directeur de l’édition Tarn-et-Garonne est maintenu dans ses fonctions par sa hiérarchie du quotidien.
À l’instar des éditos de la presse nationale défendant un Nicolas Sarkozy, condamné pour corruption par la justice (il a fait appel depuis), La Dépêche du Midi est venue apporter son soutien à la maire Les Républicains de Montauban, elle aussi ennuyée par les juges. Alors que Brigitte Barèges avait été condamnée la veille pour détournement de fonds publics, Laurent Benayoun, le directeur de l’édition Tarn‐et‐Garonne du quotidien, a défendu l’édile dans un billet intitulé Les juges contre le peuple ?, publié le 10 février. Le journaliste s’y interrogeait sur « la pertinence morale d’une décision qui met un terme brutal à une carrière politique », alors que « par deux fois, depuis le début de l’affaire, les Montalbanais ont accordé leur confiance à leur maire, la renvoyer sans appel ? »
En interne, cette prise de position a surpris par sa virulence et secoué la ronronnante rédaction du quotidien régional. Dans un communiqué, le SNJ, syndicat majoritaire parmi les journalistes de La Dépêche, s’est insurgé contre un « billet indigne » où l’auteur « se livre à un exercice de démagogie populiste et d’insinuations contraires à la déontologie » de la profession. Le syndicat se demande, sans le nommer, « quelle mouche poujadiste a piqué l’auteur », dont il dénonce des « propos outranciers » et des « relents sensationnalistes ». La section syndicale vise aussi la direction à son plus haut niveau lorsqu’elle doute que La Dépêche puisse encore se targuer d’être « le journal de la démocratie ». Et de conclure : « Aucun journaliste de La Dépêche, digne de ce nom, ne saurait se reconnaître dans ce billet nauséeux ».
Selon nos informations …