Pour financer le contournement ouest de Montpellier, l’État a choisi de confier le financement à ASF, qui le répercutera sur le prix des péages de tout son réseau. Or, pour l'Autorité de régulation de transport, le coût du projet est largement surestimé par la filiale de Vinci Autoroutes.
90 millions d’euros de trop. Dans un avis rendu au ministère des Transports le 28 octobre, l’Autorité de régulation des transports (ART) estime que Autoroutes du Sud de la France (ASF) a surestimé les coûts du projet de contournement ouest de Montpellier (carte ci‐dessous).
Or ce surcoût sera facturé aux usagers de tout le réseau, de Montpellier à Toulouse, mais aussi jusqu’à Lyon et Nantes, à travers une hausse du tarif des péages. L’astuce est aussi simple que bien rodée. Lorsque l’État souhaite faire des travaux sur les autoroutes exploitées par des sociétés privées ( ici une filiale de Vinci Autoroutes), la société délégatrice avance les fonds et se rembourse ensuite, en intégralité, via une augmentation des péages. Elle y ajoute au passage une marge garantissant sa rentabilité. Celle‐ci est pourtant largement confortable. En 2020, les bénéfices de Vinci Autoroutes s’établissent à 1,2 milliards d’euros (1,7 milliard d’euros en 2019).
https://www.mediacites.fr/enquete/toulouse/2021/02/15/jonction-est-toulouse-metropole-se-couche-devant-vinci/
Dans le cas de la rocade ouest de Montpellier, l’ART, chargée de vérifier si les augmentations de péages sont justifiées, relève que les prix avancés par ASF sont « globalement surestimés », ce qui conduit à « un bilan coûts‐avantage négatif pour les usagers » et à une rémunération trop élevée de la société. Elle estime donc que le ministère devrait « revoir les paramètres économiques » pour aboutir à 90 millions d’euros d’économies …