Faute d'électricité, les 250 habitants d'un squat toulousain n'ont pas pu se chauffer et ont dû manger froid pendant neuf jours en pleine période hivernale.
Ouvert depuis deux ans, le squat de la rue Jacques Babinet, près de l’université Jean‐Jaurès à Toulouse, héberge près de 250 personnes, des exilés pour la plupart. Le 30 décembre, des infiltrations d’eau dans ce bâtiment vétuste ont forcé les pompiers à couper l’électricité par mesure de sécurité. Du jour au lendemain, les occupants des lieux se sont retrouvés sans chauffage ni eau chaude alors que l’hiver bat son plein. « C’était très dur. On a souffert. On ne dormait plus. On ne pouvait plus se chauffer ni se laver », raconte Mamadou, originaire de Guinée, qui vit sur place depuis un an et demi.
Au bout de quelques jours, l’association Répit (Réseau d’entraide populaire internationale toulousain), très active sur l’immeuble, a contacté la mairie pour que le courant soit rétabli. La municipalité a renvoyé la balle au conseil départemental de Haute‐Garonne, qui a renvoyé lui‐même la patate chaude à la maison des solidarités de Bagatelle, celle‐ci ne pouvant pas y faire grand‐chose cependant. Au courant de l’existence du squat, la Préfecture avait‐elle connaissance de la situation dégradée ? Toujours est‐il que les services de l’État ne sont pas intervenus.
Au final, ce sont les habitants eux‐mêmes qui ont rétabli l’électricité le 7 janvier. Un retour à la normalité énergétique qui leur permet d’utiliser à nouveau leurs quelques chauffages électriques d’appoint fournis par des associations ou encore pour manger chaud.
Les conditions de vie restent néanmoins très précaires dans cet immeuble de trois étages. Les 250 habitants ne disposent que de huit toilettes, dont plusieurs ont …