Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement, plus de 200 scientifiques toulousains regroupés au sein du collectif l'Atécopol listent cinq raisons de ne pas construire d'autoroute entre Castres et Toulouse.
Ils et elles sont climatologues, écologues, urbanistes, agronomes, ou encore économistes. Réunis au sein de l’Atelier d’écologie politique de Toulouse (Atécopol), ces plus de 200 scientifiques toulousains s’adressent dans une lettre ouverte à Clément Beaune, ministre des Transports, Agnès Pannier‐Runacher, ministre de la Transition écologique, Carole Delga, présidente du conseil régional d’Occitanie, Christophe Ramond, président du conseil départemental du Tarn, et à Pascal Bugis, maire de Castres. Leur missive liste une série d’arguments s’opposant à la construction de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse.
Un gain de vitesse discutable
Selon ces chercheurs, chercher à « développer un projet permettant à plus de voitures individuelles de rouler plus vite sur de plus grandes distances est tout simplement absurde au vu des enjeux climatiques ».
Alors qu’il serait « actuellement plus sensé de limiter fortement la vitesse sur les autoroutes existantes » pour réduire la pollution émise par les véhicules, « une éventuelle limitation des vitesses sur l’autoroute ferait perdre tout bénéfice à ce nouvel aménagement ». Bénéfice temps « par ailleurs très discutable ».
Un moyen de transport individuel
Sur le plan des émissions en CO2, « voyager en voiture entre Toulouse et Castres émet pour l’instant huit fois plus qu’en autocar et trois fois plus de CO2 qu’en TER. « Ce facteur pourrait monter à 25 si la ligne ferroviaire était électrifiée, rappellent les auteurs de la lettre. Alors que la France peine à tenir ses propres objectifs climatiques, comment justifier de construire une infrastructure qui entrera en concurrence avec les moyens de transport moins émetteurs …