Les associations d’aide aux mineurs étrangers isolés demandaient de conditionner l’évacuation à une solution de relogement. La juridiction n’en a pas tenu compte. Plus d’une centaine de personnes risquent de retourner dormir dans la rue.
Sans surprise, le tribunal administratif de Toulouse a donné suite à la demande de la mairie réclamant l’évacuation du gymnase Saint‐Sernin, sans imposer de solution de relogement comme le réclamaient les associations. L’équipement municipal est occupé depuis le 24 février par 120 à 150 mineurs étrangers isolés sans logement. Compétent en la matière, le Conseil départemental conteste en effet leur minorité, et refuse donc de les prendre en charge.
Cela n’empêche pas son service dédié – le DDAEOMI – d’orienter les jeunes gens qu’il rejette vers le gymnase squatté. Et ce malgré son extrême précarité. En fin d’après-midi, ce mercredi 28 février, Mediacités a pu constater l’arrivée d’un jeune homme sur place avec un plan à la main. « C’est n’importe quoi ! Il est envoyé ici avec un plan imprimé le guidant jusqu’au gymnase, alors que tout le monde sait très bien qu’on va se faire expulser », s’emporte Jennifer, une membre du collectif AutonoMIE encadrant le lieu.
« Cela montre leur cynisme, car je peux vous jurer que ce jeune sera pris en charge par le Département dans huit mois quand le juge des enfants aura reconnu sa minorité et la nécessité de sa prise en charge », s’agace un autre membre du collectif, refusant de donner son identité. Selon ce dernier et les avocats mobilisés sur ces dossiers, 95 % des jeunes seraient reconnus mineur à l’issue des longues procédures juridiques retardées par le manque de moyens …