Condamnée pour co-emploi et travail dissimulé, La Dépêche du Midi va devoir verser 100 000 euros à une ancienne journaliste. Cette décision de la cour de cassation devrait faire jurisprudence, selon le Syndical national des journalistes (SNJ).
La Cour de cassation vient de confirmer le jugement de la Cour d’appel de Toulouse de juin 2023 : il a bien existé un lien de subordination entre Claire Raynaud, journaliste sous contrat Dépêche News, et La Dépêche du Midi, et donc une situation de « co‐emploi ». De ce fait, la journaliste aurait dû bénéficier des mêmes accords que les journalistes de La Dépêche du Midi, ce qui signifie des conditions sociales plus avantageuses que celles qui ont été les siennes.
Claire Raynaud a été embauchée entre 2015 et 2019 dans l’agence de presse Dépêche News sous un statut low‐cost, avant de démissionner et de porter plainte. Elle décrivait dans une publication LinkedIn, suite à la décision en appel, « le diabolique système » dans lequel elle est entrée : « Pour faire des économies, La Dépêche du Midi a créé une agence de presse qui s’appelle La Dépêche News. L’idée est simple, géniale aussi du point de vue d’un patron : engager des journalistes dans cette agence de presse aux conditions salariales et sociales moins‐disantes (30 % de salaire en moins, trois fois moins de vacances, pas de RTT, évolution de carrière au rabais, etc, etc.) et les faire bosser à 100 % pour La Dépêche du Midi, sous les ordres des responsables éditoriaux de La Dépêche du Midi. »
« J’ai décidé de devenir journaliste à l’âge de 11 ans. 40 ans plus tard, en 2019, j’ai renoncé à ce métier passion à cause d’un employeur indélicat qui a eu l’outrecuidance d’inventer un système de dumping …