Alors qu’une série d’enquêtes de Mediacités révèle les secrets du “verdissement” de l’industrie à base d’enfouissement des pollutions, une étude de l'État estime à au moins 1,1 milliard de tonnes le potentiel de stockage du CO₂ en France. Plusieurs sites propices ont été identifiés en Haute-Garonne et aux alentours.
Exigeante, car rédigée en jargon scientifique, l’étude que viennent de publier le ministère de l’Économie et l’Ademe sur les capacités de stockage géologique du CO₂ en France confirme le « potentiel important » des sous‐sols de l’Hexagone. Selon la quarantaine d’experts mandatés par l’État, il y aurait, en France, de quoi enfouir au moins 1,1 milliard de tonnes de polluants. Assez pour se débarrasser de l’intégralité des émissions industrielles françaises pendant à peine plus d’une décennie…
Si l’inventaire de ces capacités de stockage est tout à fait théorique, il est néanmoins un jalon important dans la trajectoire bleu‐blanc‐rouge de “verdissement” de l’industrie. Comme Mediacités le détaille dans une série d’articles, l’État, les géants de l’acier ou encore du ciment misent massivement, pour se décarboner, sur la capture et l’enfouissement du CO₂. À Dunkerque, Saint‐Nazaire, Fos‐sur‐mer ou encore à Martres‐Tolosane, plusieurs dizaines de projets sont en cours, financés à grand renfort d’argent public.
Et alors que les multinationales envisageaient jusqu’ici de se débarrasser de leurs pollutions en Norvège (via des plateformes déjà opérationnelles sous la mer du Nord), elles seront ravies d’apprendre qu’elles pourraient bien, à l’avenir, “jeter” leur pollution directement dans le sous‐sol français. Ce développement d’un stockage « souverain » tient à cœur au gouvernement qui a lancé, au printemps,