« La technologie ne suffira pas » : face au changement climatique, l’urgence de repenser nos déplacements

Les transports représentent 30% des émissions de gaz à effet de serre en France – deux tiers pour les déplacements de personnes, un tiers pour ceux de marchandises. Pour réduire cette pollution à l’origine du réchauffement climatique qu’on connaît, miser sur la technologie ne suffit plus, explique le spécialiste des transports Aurélien Bigo. Il faut que nos habitudes changent radicalement.

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Remplacer l'avion et la voiture, se tourner vers le vélo et la marche, réduire la vitesse et le poids des véhicules... Aurélien Bigo évoque les pistes des transports de demain. Illustration : Pierre Leibovici / Mediacités.

Chaque jour, nous passons en moyenne une heure à nous déplacer. Une durée minimum par rapport à l’impact majeur qu’a sur nos vies notre mode de transport privilégié, la voiture. Nos villes sont structurées autour d’elles, avec tout ce que cela implique : pollutions atmosphérique et sonore, inadaptation aux enfants et personnes vulnérables, dépendance au pétrole, difficultés à pratiquer des mobilités actives comme la marche et le vélo… Pourtant, on le sait, il va falloir réussir à s’en passer au maximum pour faire face à l’enjeu climatique et environnemental actuel. Aurélien Bigo est bien conscient de l’enjeu, lui qui a écrit sa thèse sur les transports à l’épreuve au changement climatique. Et dans les changements de modes de vie que nous allons devoir mener, il voit une perspective enthousiasmante : moins de sédentarité, de stress, d’inégalités sociales, une meilleure qualité de l’air et de vie. 

Dans votre thèse, vous constatez que la durée des déplacements quotidiens – une heure – et leur nombre – trois ou quatre – n’ont pas changé depuis 1800. Leur vitesse a en revanche été multipliée par 10–12. Comment l’expliquez-vous ?

Aurélien Bigo : On estime que les usagers sont prêts à passer une heure pour se déplacer par jour, ce qui n’a pas changé depuis 1800. Pour le nombre moyen de trajets – trois ou quatre par jour –, il n’a pas non plus changé depuis deux siècles parce que nos motifs principaux de déplacements sont restés les mêmes : aller au travail ou étudier, faire des achats, rendre visite à des amis ou de la famille, etc.

Mais il y a deux siècles, on avait pour se déplacer que la marche à pied ou, éventuellement, le pas du cheval. Les territoires et les activités étaient structurés en fonction. Cela a été bouleversé par l’arrivée de modes de transports plus rapides : le transport attelé, le chemin de fer pour les longues et moyennes distances, puis le tramway dans les villes, le vélo à partir des années 1870, la voiture à la toute fin du XIXe siècle et l’avion au début du XXe siècle.

Cela fait maintenant plusieurs décennies qu’on ne bat plus de records de vitesse (on peut quand même citer le TGV), mais ces modes de transports rapides sont devenus plus accessibles dans la seconde moitié du XXe siècle. Toutes mobilités confondues, nos déplacements se font aujourd’hui à 50 km/h en moyenne. Donc on parcourt environ 50 kilomètres par jour.

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Par Propos recueillis par Adèle Cailleteau

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