Moins de 11 % d’absentéisme au conseil métropolitain, plus de 30 % dans les commissions d’appel d’offres, près de 47 % dans les commissions thématiques… Les niveaux d’absence moyens des élus de la MEL, calculés par Mediacités depuis le début de la mandature, vous étonnent‐ils ?
Je voudrais d’abord souligner un paradoxe. Les élus communautaires sont le plus présents dans l’instance qui a le moins de poids et où il y a le moins de débats : le conseil métropolitain [c’est à dire l’assemblée plénière, ndlr]. Comme vous en faites l’hypothèse dans votre article, le fait que les séances soient filmées peut inciter à cette participation. Tout comme les mesures prises par l’exécutif pour éviter que ne soit renvoyée la mauvaise image de rangs désertés. Mais l’assiduité des élus ne suffit pas : tout concourt à faire de cette instance une simple chambre d’enregistrement.
La réalité du processus de décision se situe en effet en amont de ces assemblées plénières publiques, dans des instances à huis clos. C’est le cas des bureaux de communauté urbaine et des réunions de présidents de groupe. C’est là que se font les grands accords et que l’on désamorce les critiques et les divergences avant qu’elles ne soient publiques. C’est là, aussi, que sont annoncés les coups qui seront joués dans l’après-midi ou le soir. Car les oppositions qui se manifestent parfois lors du conseil sont très souvent orchestrées. En fait, elles ne surprennent personne. Tout cela donne l’impression que cette instance ne sert à rien.
Vous n’exagérez pas un peu ?
Non. Certes, c’est là où se votent les délibérations – c’est la loi. Mais la très grande majorité des élus de la MEL n’ouvre pas la bouche en plénière durant tout leur mandat ! Et beaucoup en profitent …