Les lendemains douloureux des anciens de Cargill‐Haubourdin

En novembre 2019, le géant américain de l’amidon annonçait la suppression de la moitié des emplois de son site d’Haubourdin. Trois ans plus tard, les anciens de Cargill peinent à tourner la page.

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Dorian Vallois et Gilles Boissière, licenciés après respectivement 24 et 30 ans passées dans l'usine Cargill d'Haubourdin. Photo : Manon Krakowiak/Mediacités.

Le 21 novembre 2019 demeurera à jamais de sinistre mémoire pour les salariés de l’amidonnerie d’Haubourdin. Ce jour‐là, un plan social massif était annoncé brutalement par le groupe Cargill : 183 suppressions de postes sur les 320 que compte alors l’usine.

Et depuis ? Mediacités est retourné sur les lieux pour dresser le bilan. Les chiffres font état de 73 licenciements, d’une trentaine de démissions et de 48 signatures de plan de départ « volontaire ». Volontaires « en sachant que, sinon, elles seraient licenciées », précise, amer, Dorian Vallois, secrétaire du Comité social et économique (CSE) et délégué CGT, le syndicat majoritaire. Quelques postes, enfin, ont finalement été préservés par rapport à l’annonce initiale.

Au‐delà de la rudesse des chiffres, ce sont des salariés meurtris que Mediacités a retrouvé. En congé de reclassement jusqu’en juin 2023, Dorian Vallois, 46 ans dont vingt‐quatre passés dans l’usine, est un des derniers à avoir reçu sa lettre de licenciement. 

Que pense‐t‐il de ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ? « Ce fut une aventure », dit‐il. Pour ne pas parler d’une bataille perdue d’avance où il a fallu se serrer les coudes. Après l’annonce du PSE, Dorian a continué d’organiser régulièrement des permanences dans le local CGT, à deux pas de l’entrée de l’usine. « Même dans la tristesse, ça aidait de se revoir, souligne son camarade Laurent Boudens en recevant une nouvelle pile de CV imprimés par Dorian. Ça nous empêchait de broyer du noir. » 

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Par Manon Krakowiak

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