Bercer violemment un nourrisson. Refuser un doudou à un enfant en crise. Empoigner un petit pour l’obliger à s’asseoir en lui laissant des traces de doigts sur les côtes. Soulever et emmener un enfant dans un bureau pour l’isoler. Enfermer un enfant fragile vingt‐cinq minutes dans le noir pour le punir, le laissant taper dans les portes et les murs. Qualifier un enfant de moins de trois ans de « crapule » pour en faire un bouc émissaire…
Ce ne sont pas des brusqueries ! Ce lundi, le tribunal judiciaire de Lille a statué en ce sens en condamnant une ancienne directrice et une ex‐infirmière, âgées respectivement de 48 ans et 35 ans, pour ces faits de violence exercés sur des enfants de moins de trois ans alors qu’elles travaillaient dans une crèche privée du groupe People & Baby à Villeneuve d’Ascq.
Absentes au moment du délibéré, les deux femmes ont chacune été condamnées à dix mois d’emprisonnement avec sursis simple. L’ancienne directrice a également interdiction d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole en lien régulier avec des mineurs pendant trois ans. Une peine complémentaire étendue jusqu’à cinq ans pour l’ancienne infirmière, concernée par plus de faits, sur une période allant de 2019 à 2021.
La vulnérabilité des enfants retenue
« La violence résulte ici de gestes ou comportements du quotidien qui, sur l’enfant très petit, vont avoir un impact tel qu’il convient de le qualifier en acte de violence. La vulnérabilité extrême du bébé et du petit enfant en crèche, en construction dans sa relation à l’adulte et émotionnellement fragile, induit pour les professionnels une compétence et une …