Le cri d’alarme a fusé comme une traînée de poudre au sein de La Voix du Nord. Ce 24 novembre, Marie Goudeseune envoie un courriel à toute la rédaction. En congé parental depuis plusieurs mois, la journaliste ne peut se résigner à voir ses collègues sombrer les uns après les autres. « C’est grave, ce qui se passe, écrit‐elle d’un jet. Des collègues qui ne s’effondraient jamais s’effondrent. Ils s’effondrent les uns après les autres. Qu’on ne nous dise pas que c’est calculé ou que c’est fait exprès. C’est quelque chose de profond, de physique, de grave qui leur tombe dessus, à eux qui semblaient insubmersibles. Tout cela me met en colère (…) C’est tellement du gâchis d’en arriver là et de voir des gens complètement cassés. »
Le service concerné est le pôle édition du littoral, installé à Calais. Il rassemble ces journalistes de l’ombre qui assurent la relecture et la mise en page – ou la mise en ligne – des articles. De 15 journalistes avant le dernier plan social de La Voix du Nord, ils sont passés à 11 et de 4 assistantes à… zéro. La charge de travail, elle, n’a pas diminué. Au contraire ! « Le littoral a toujours été défavorisé, estime une salariée. Nous avons l’impression d’avoir été abandonnés. » Depuis, les démissions se succèdent tout comme les arrêts maladie.
Lors des vacances de la Toussaint 2024, c’est la catastrophe. Le service cumule jusqu’à sept arrêts‐maladie en même temps, dont celui de la cheffe et des deux adjoints. L’un d’eux, réputé comme un pur produit de La Voix, consciencieux et …