Ayrault, Rolland, la Sémitan, le YelloPark… Pascal Bolo sans filtre

Du projet de nouveau stade à La Beaujoire à ses relations avec Johanna Rolland ; de l'échec de la monnaie locale SoNantes aux revendications des chauffeurs de bus ou de tram... Le premier adjoint nantais et vice-président de la Métropole se lâche. Morceaux choisis.

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Pascal Bolo et Johanna Rolland lors d’un meeting, avant le premier tour de l’élection municipale de 2014. Photo : Sébastien Salom-Gomis / SIPA

La semaine dernière, Mediacités vous proposait de lire le portrait de Pascal Bolo, premier adjoint au maire de Nantes, vice‐président de la Métropole et homme clé de la vie politique locale. Pour le réaliser, plus d’une vingtaine de personnes ont été interrogées. Parmi elles, Pascal Bolo lui‐même qui nous a accordé près de 2 heures 30 d’entretien, durant lesquelles il défouraille dur, comme à son habitude. Il eut été dommage de se contenter des quelques citations présentes dans ce portrait. C’est pourquoi nous vous proposons de retrouver cette semaine quelques uns des passages les plus intéressants de cette interview.
Ses rapports avec Jean‐Marc Ayrault
Membre du cabinet de Jean‐Marc Ayrault à la mairie de Nantes entre 1997 et 2008, Pascal Bolo fut ensuite l’adjoint du député‐maire entre 2008 et 2012, avant que celui‐ci ne devienne Premier ministre.

- Jean‐Marc Ayrault pour Pascal Bolo ? « C’est le mentor. Encore aujourd’hui, je lui reste fidèle et loyal. »

- Son rôle auprès de l’ancien maire ? « J’ai été présenté comme le « porte‐flingue » de Jean‐Marc Ayrault mais il ne m’a jamais demandé d’attaquer. Il y a eu plus d’occasions où il m’a dit : « Là, tu t’es fait plaisir mais ça ne sert pas à grand‐chose. » En même temps, il est très ambivalent car il a bien profité de mon caractère. Mais il n’a jamais eu besoin de me pousser. »

Les victimes du porte‐flingue ? « A part ma famille qui ne m’a pas beaucoup vu ces 30 dernières années, je ne vois pas qui sont mes victimes. Il y a bien des gens qui se frottent un peu la joue parce qu’ils en ont reçu quelques‐unes. »
La succession et le choix de Johanna Rolland
Malgré ses liens forts avec Jean‐Marc Ayrault, sa place au sein de la municipalité nantaise et ses propres espoirs, Pascal Bolo ne lui succèdera pas à la tête de Nantes. A sa place, une nouvelle venue, qu’il avait lui‐même recruté comme assistante parlementaire d’Ayrault : Johanna Rolland. 

- Comment Johanna Rolland a‑t‐elle été choisie ? « Quand Jean‐Marc Ayrault est arrivé à Matignon, je lui ai dit que j’étais prêt à prendre sa succession à la mairie de Nantes. Il a pensé que c’était prématuré. Pour lui, il valait mieux que ce soit Patrick Rimbert qui fasse la transition à la mairie et Gilles Retière à la Métropole. Mais je pensais très naturellement devenir le 1er adjoint de Patrick Rimbert. Et c’est là que je me rends compte que c’est Johanna Rolland qui héritera du poste. Et là, c’est les boules et je ne m’en cache pas. »

- Pourquoi elle et pas lui ? « Au moment d’organiser sa succession, Jean‐Marc Ayrault a beaucoup consulté. Il passait son temps également à tester les gens. Et moi, j’étais usé, vieilli et fatigué par deux années à la direction de son cabinet. Il m’arrivait de lui dire que je n’avais pas d’avis sur telle ou telle question. Jamais Johanna Rolland n’aurait fait cette erreur de dire qu’elle n’avait pas d’avis (…) Surtout, Jean‐Marc Ayrault avait repéré chez Johanna un talent et une maitrise qui probablement correspondaient mieux à la période. Quand je vois faire Johanna actuellement, je n’ai pas de regret. »

- Ses relations avec la maire ? « Beaucoup espéraient que mon conflit potentiel d’ambition avec Johanna allait provoquer ma mort politique. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que, autant j’ai un lien filial avec Jean‐Marc Ayrault en politique, autant j’ai un lien fraternel avec Johanna Rolland. Ce lien personnel …

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Par Antony Torzec

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