Un véritable camouflet. Et une situation plutôt inhabituelle dans le monde des grandes écoles où le consensus règne d’ordinaire. Jeudi 6 décembre, 409 personnels et 2176 élèves‐ingénieurs de l’École centrale de Nantes élisaient leurs représentants au conseil d’administration et dans toutes les instances internes. Alors qu’elle peinait jusqu’alors à faire entendre sa voix, l’opposition à la direction de l’école a remporté une éclatante victoire. Réunis sous la bannière Unité Centrale, les candidats plaidant « pour une école humaine, démocratique et durable (…), critiques envers la vision portée par la direction », ont raflé 11 des 16 sièges d’administrateurs en jeu (70,5 % des voix). Sur l’ensemble des conseils, 24 de leurs 29 candidats ont été élus, alors que 51 postes ont été pourvus. Dans le courriel officiel d’annonce des résultats, la direction a préféré communiquer une liste de noms expurgés des étiquettes, reconnaissant simplement une « forte mobilisation ». Sous pression des personnels, elle a finalement consenti à afficher les résultats détaillés dans le hall d’entrée de l’école.   …
Centrale Nantes : la direction fragilisée par les élections internes
Fin septembre, nous décrivions les inquiétudes que suscitait Centrale Nantes sur les plans de la gestion financière et des ressources humaines, ainsi que le management décrit comme «brutal» et «clanique» de son directeur, Arnaud Poitou. Trois mois plus tard, des élections internes révèlent l’émergence d’une large opposition chez les personnels et les étudiants.