Il est un peu plus de 20 heures, le 15 avril, quand la flèche de Notre‐Dame‐de‐Paris s’écroule. Depuis un peu plus d’une heure, le toit du monument parisien est la proie des flammes. Spectacle ahurissant, émotion immense. Les braises de la charpente séculaire sont encore ardentes que, déjà, les dons affluent pour sa reconstruction. Le compteur à millions tourne, alimenté par certaines des plus grandes fortunes françaises : les Pinault, Arnault, Bettencourt‐Meyers, Ladreit de Lacharrière, Bouygues, Decaux et autres… A mesure que tombent les millions, une polémique commence à enfler : de quelles poches proviendront‐ils réellement ? De celles – profondes – de ceux qui les promettent ou de celles de tous les Français, par le jeu de la défiscalisation des dons des entreprises ?
C’est l’une des ambiguïtés de la loi Aillagon de 2003 qui, dans certaines conditions, permet à des mécènes privés de bénéficier d’une réduction d’impôts en échange de leur argent. Bref, de renvoyer une partie de leur générosité à la charge du contribuable. Si dans le cas de Notre‐Dame, une partie des donateurs a rapidement annoncé y renoncer, dans de nombreuses autres situations, cette disposition légale donne lieu à des montages particulièrement étonnants…