Masques nantais (suite) : la colère des producteurs locaux, les marges confortables des intermédiaires

Dans l’urgence, la ville de Nantes et les autres collectivités régionales se sont tournées vers des intermédiaires pour acheter à l’étranger les masques distribués aux habitants. Une attitude que déplorent les producteurs locaux dont les emplois auraient pu être sauvés. Tout en préservant les finances publiques.

Masque en tissu
Illustration : Jean-Paul Van der Elst

Nous ne dévoilons pas là un grand secret de fabrication, mais c’est un fait toujours intéressant à rappeler : une enquête s’interrompt rarement avec la publication d’un article. En voilà une nouvelle illustration : une semaine après vous avoir entraîné sur la piste des masques distribués aux Nantais lors du déconfinement, nous avons continué à l’arpenter, pour croiser au bord de la route de nouveaux personnages et dénicher de nouvelles informations.

Parmi les nombreuses réactions que cet article a suscité, il y a d’abord celle des industriels régionaux du textile et de la maroquinerie. Rassemblés autour du pôle « Mode Grand Ouest », la centaine d’entreprises du secteur (rassemblant près de 5 000 salariés) n’a pas l’intention de laisser le marché des masques aux producteurs étrangers, privilégiés pour le moment par certaines collectivités locales dont Nantes Métropole, le département de Loire‐Atlantique ou la Région des Pays de la Loire. PDG de trois sociétés membre du pôle Grand Ouest, Xavier Jardon nous a ainsi envoyé un mail suite à notre enquête. « J’ai été effaré de voir à quel point il était urgent que nous, fabricants locaux, réagissions ! », confie‐t‐il.

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Par Antony Torzec

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