« La chute est vertigineuse, je pense à la souffrance des salariés partis et de ceux qui restent… ». Ces mots d’une ancienne cadre du groupe Réalités, toujours en lien avec ses ex‐collègues, résument l’atmosphère qui règne derrière les grandes vitres de son siège social, dans la zone commerciale d’Atlantis à Saint‐Herblain. Désormais, on y fait ses cartons, on n’en déballe plus. En deux ans à peine, les effectifs du promoteur immobilier ont fondu de 1 000 à 400 salariés, entre départs négociés, cessions de filiales et plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en cours. En 2025, ils ne seront plus que 200, selon la dernière projection interne.
Le bâtiment herblinois avait été rénové pour 18 millions, puis rebaptisé « L’Intrépide » au moment de son inauguration en janvier 2023. La marque de l’état de l’esprit autant que de l’égo de son médiatique PDG et fondateur Yoann Choin‐Joubert. Quand « tout allait bien », que la croissance du chiffre d’affaires frôlait les 20 % par an (pour atteindre 400 millions d’euros en 2023), que la valeur boursière tutoyait le firmament (30 à 40 euros par action) et que son patron flirtait avec les politiques. Jusqu’à rêver d’un déménagement du siège à 160 millions d’euros dans une salle de sport et de spectacles – la « Neptunes Arena » – au milieu d’un nouveau quartier d’Orvault. Qui ne sortira jamais de terre.