« La Dépêche du Midi est une vitrine pour vendre les autres produits du groupe »

Pauline Amiel, ex-journaliste de La Dépêche du Midi à Foix et docteure en sciences de l’information et de la communication à l'université Toulouse 3, s'est penchée sur les conditions de travail des salariés de la presse quotidienne régionale. Entretien.

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Pauline Amiel a été journaliste pour la Dépêche du Midi, à la rédaction de Foix. Photo: Grégoire Souchay.

Vous avez été correspondante de 2006 à 2010 pour la rédaction locale de Toulouse. Puis, de 2012 à 2013, vous avez intégré la rédaction de Foix. Quelle expérience retirez‐vous de votre passage à La Dépêche du Midi ?

C’était à la fois passionnant et éprouvant. A Foix, on était une petite équipe, avec douze pages à remplir chaque jour et des vidéos à effectuer. Le tout dans un contexte de crise de la presse et de baisse des ventes, avec des plans de réduction des coûts, comme le bien‐nommé « Fitness » en 2012. Nous avions donc toujours plus de travail sur nos épaules. A cette époque, le groupe ne recrutait pas, la seule perspective était d’enchaîner les contrats à durée déterminée.

Comment le travail des journalistes de La Dépêche a‑t‐il évolué avec le numérique ?

La publication en ligne est très mal gérée à La Dépêche du Midi. Tous les jours, l’ensemble des articles publiés dans les éditions locales, hormis les brèves, est remonté aux rédacteurs du site Internet ladepeche.fr, qui travaillent en fait pour la filiale La Dépêche Interactive, chargée des activités Internet du groupe. Leur travail consiste principalement à mettre en forme et republier ces articles sur le site. Ils n’ont pas le statut de journaliste ni la carte de presse. Ils n’ont pas de contacts directs avec les journalistes des agences locales et travaillent dans des bureaux séparés de la rédaction du journal papier [Ndlr : Boulevard de Suisse pour La Dép …

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Par Grégoire Souchay

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