« Ce pays qui n’est pas foutu de respecter les droits des handicapés veut m’interdire de manifester !? C’est niet. S’ils me mettent en prison, dans ma situation, ils mettent ma vie en danger, vu ce que sont les conditions de détention aujourd’hui. Mais il est hors de question que la peur m’empêche de prendre mes responsabilités… »
Vendredi soir, à peine une demi‐heure après l’énoncé du jugement de la cour du tribunal correctionnel de Toulouse, Odile Maurin, femme handicapée, présidente de Handisocial (association d’entraide et de défense des droits des personnes en situation de handicap ou de maladies invalidantes) et figure du mouvement des gilets jaunes à Toulouse, oscillait entre l’écœurement, la tristesse et la colère. Et se voyait renforcer dans son sentiment d’être la cible d’une opération de répression du mouvement social.
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Au terme de trois heures d’audience, le juge Jérôme Glavany a condamné l’activiste à deux mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de manifester. Pour des faits de « violence sur agent dépositaire de l’autorité publique » (plutôt que ceux de « violence avec usage ou menace d’une arme sans incapacité » établis au départ de la procédure) survenus le 30 mars dans le cadre de « l’acte 20 » des gilets jaunes. Une décision judiciaire sévère, dont Odile Maurin et son avocat