C’était il y a cinq ans, le 22 janvier 2014. Interrogée par les Inrockuptibles sur le bilan de son deuxième mandat (2008–2014), Martine Aubry expliquait pourquoi elle n’allait pas recruter de contrats d’avenir, contrairement au souhait du gouvernement : « Il n’est pas question pour moi de laisser les comptes de la ville partir à la dérive. Par conséquent, comme je l’ai dit au ministre du Travail, je n’ai pas les moyens d’en embaucher 200. »
Entre cet entretien et aujourd’hui, les dépenses annuelles de personnel de la ville de Lille ont pourtant augmenté de 17 millions d’euros. Elle sont passées de 180 millions en 2013 à 197 millions en 2017, selon les données compilées par la direction générale des finances publiques. Sur dix ans, la progression est encore plus considérable. Quand Martine Aubry a repris un nouveau bail à la tête de l’administration municipale, en 2008, la masse salariale annuelle de Lille était inférieure de 36,5 millions à son niveau actuel. Lille ne donnait pourtant pas le sentiment d’être sous‐administrée il y a une décennie. L’offre de services publics municipaux ne donne pas davantage le sentiment de s’être considérablement étoffée dans l’intervalle.
Vérification faite, le nombre de fonctionnaires serait d’ailleurs plutôt en baisse ! Il a atteint un pic en 2012, dépassant les 4 900 postes, pour redescendre ensuite lentement, jusqu’à atteindre 4 270 fonctionnaires titulaires aujourd’hui, plus quelque 2 000 vacataires.