Au siège de Lille Métropole Habitat, à Tourcoing, inauguré il y a quatre ans, « la moitié des salariés se plaint de la fraîcheur et l’autre moitié a trop chaud », lâche un cadre de la société au détour d’une conversation. Boulevard Hoover, à Lille, dans les bureaux de l’Agence d’urbanisme de Lille Métropole, le directeur déplore des sautes de température, pénibles à supporter dès que la météo est au beau. Les deux immeubles sont pourtant de facture moderne et, en principe, correctement isolés. Mais leur confort laisse à désirer. Un défaut qui n’est que l’indice d’un problème bien plus vaste…
La HQE a des ratés
Mediacités a découvert que la consommation énergétique de nombreux immeubles récents dépassait la performance annoncée lors de leur livraison. Ainsi, le siège actuel de la Région des Hauts‐de‐France à Lille, édifié entre 2004 et 2008, répondait sur le papier aux critères de la haute qualité environnementale (HQE). Un coup d’oeil sur son étiquette énergétique actuelle laisse pantois : l’ensemble bâti est classé seulement E, sur une échelle de A à G, ce qui correspond à une consommation de 350 à 540 kilowattheures (kWh) par mètre carré et par an. Autre exemple, les archives du Département du Nord sont entreposées depuis 2014 dans un bâtiment dit « à énergie positive ». Mais cinq ans plus tard, les objectifs de consommation nulle et de production de kWh ne sont pas satisfaits. La faute à « des pannes récurrentes du dispositif de cogénération à l’huile végétale », explique le Département à notre demande. Les documents anciens sont conservés dans les conditions voulues mais l’écrin croque sa quinzaine de kWh par mètre carré et …
Les promesses non tenues des immeubles à haute performance énergétique
Mediacités a découvert que la consommation énergétique de nombreux immeubles récents de la métropole lilloise dépassait les niveaux annoncés lors de leur livraison. La faute à des erreurs parfois très bêtes commises à tous les niveaux, de la conception à l’exploitation des bâtiments, en passant par la construction.