« Il n’y aura pas le début du commencement d’une nouvelle ligne de tramway pendant ce mandat. » Nous sommes le 4 décembre dernier, en cours de réunion de la commission « transports, mobilité, accessibilité » de la Métropole européenne de Lille (MEL) ; et c’est Sébastien Leprêtre, vice‐président de la MEL en charge des transports publics, qui fait cette déclaration étonnante, loin des micros et des caméras. « Je crois que je ne doucherai personne en disant cela », ajoute‐t‐il à l’adresse des élus présents. Quand même ! L’annonce jette un froid, à la mesure des espoirs suscités dix‐huit mois plus tôt.
En juin 2019 en effet, la métropole a adopté un sémillant « Schéma directeur des infrastructures de transport » (Sdit) compilant pas moins de 27 projets destinés à améliorer la circulation des personnes sur son territoire. Avec, au programme, des lignes de bus « express », certaines existantes plutôt « optimisées », d’autres « à haut niveau de service » installées sur des voies réservées… Et surtout cinq nouvelles « liaisons lourdes », des lignes de tramway en l’occurrence, vers l’ouest, le sud et le nord‐est de l’agglomération. Le plan qui doit se déployer d’ici à 2035 prévoit encore un gros travail avec la Région des Hauts‐de‐France et la SNCF pour transformer l’écheveau local du TER en un « réseau express métropolitain » mieux maillé, mieux cadencé, plus performant.
A l’époque de l’adoption, le satisfecit est à peu près général. Les organes consultatifs (Conseil de développement de la MEL, Eurométropole), les forces économiques, les associations et les différents camps politiques saluent « l’effort », chiffré à 2 milliards d’euros. On les comprend : la métropole semble devoir renouer avec la construction d’infrastructures de transport, ce qu’elle n’a plus connu depuis le bouclage de la ligne 2 du métro, à l’aube de ce siècle, rappelle l’Union des voyageurs du Nord…
Glissements dans le planning
En cette fin d’année 2020, le ton a un peu changé. « Il y a un glissement dans le planning, que je ne m’explique …