1. Des résultats dominés par des dynamiques nationales
Si les sourires et les proclamations de victoire à l’issue des élections régionales et départementales n’ont pas manqué, la modestie devrait être de mise. Des tendances nationales ont en effet pesé lourdement sur les résultats. La première étant bien sûr le niveau record de l’abstention. Dans les Hauts‐de‐France, celle‐ci a à peine baissé entre les deux tours, passant de 67,16 % au premier à 66,82 % au second. C’est un point de plus que la moyenne du pays ce dimanche : 65,7 %. Seul un tiers des électeurs s’est donc déplacé (contre la moitié en 2015). Parmi eux, les plus intéressés à la participation politique traditionnelle, les plus âgés et les plus insérés socialement. Un portrait sociologique qui correspond davantage à l’électorat de la droite traditionnelle.
A cette première dynamique nationale s’en ajoute une autre : la prime aux sortants. Tous les présidents de région en place ont été reconduits, sauf à la Réunion et en Guyane. Et les changements de couleur politique des départements se comptent sur les doigts d’un peu plus d’une main (sept au total). Une reconnaissance du travail accompli ? Ou une reconnaissance… des candidats les plus connus car déjà en fonction ? Sans doute un mélange des deux. Il est sûr, à l’inverse, que la courte campagne sous contrainte Covid n’a pas facilité la tâche des challengers. La performance de ceux et celles qui sont parvenus à contredire cette tendance n’en est que plus grande.
Notons enfin que cette prime aux sortants traduit aussi le fait qu’aucun patron d’un exécutif régional ou départemental ne se revendiquait de la majorité présidentielle. Impossible d’actionner à leur encontre le « vote sanction » contre le gouvernement, très pratiqué lors des élections intermédiaires. Ce qui n’a pas empêch …