Le RN, grand gagnant du second tour des législatives
C’est le grand enseignement des législatives 2022 : si le RN perce dans la France entière, c’est particulièrement le cas dans le Nord. Le département compte désormais six élus RN au lieu d’un seul – le sortant Sébastien Chenu, confortablement réélu sur la 19e circonscription (Denain) avec 57,1 % de voix. Le Nord possède à présent autant de députés frontistes que le Pas‐de‐Calais, qui passe pour sa part de 4 à 6 élus RN. Marine Le Pen, qui l’a emporté haut la main à Hénin‐Beaumont (61,03 %), se réjouissait à l’annonce des résultats d’avoir réussi ses trois objectifs : « Faire d’Emmanuel Macron un président minoritaire ; poursuivre la recomposition politique ; constituer un groupe parlementaire fort face aux déconstructeurs d’en haut (le parti présidentiel) et d’en bas (la Nupes) ».
Une analyse plus poussée des résultats montre que le RN progresse partout. Pour la première fois, par exemple, le parti d’extrême droite place un élu dans la métropole de Lille (Victor Catteau sur la 5e circonscription – Haubourdin, Seclin, les Weppes). Un territoire qui faisait figure jusqu’alors de citadelle inexpugnable. Le RN ravit d’un cheveu la 16e circonscription (Sin‐le‐Noble, Lewarde…), bastion communiste depuis 1988, en supplantant le député Alain Bruneel de 123 voix ; il gagne la 15e circonscription (Flandre) en propulsant à l’Assemblée nationale Pierrick Berteloot (54,1 %), un néophyte de 23 ans dont c’était la première candidature ; les candidats RN terrassent les deux jeunes députés macronistes Anne‐Laure Cattelot (33 ans) et Dimitri Houbron (31 ans) sur la 12e (Avesnes‐sur‐Helpe) et 17e circonscription (Douai).