Sur les 2,8 millions d’actifs dans les Hauts‐de‐France, un quart travaille dans la métropole européenne de Lille (MEL), note l’Insee dans une étude parue la semaine dernière. Et ce phénomène de concentration des emplois se poursuit : entre 2013 et 2019, les emplois ont progressé de 3 % au sein de la métropole alors qu’ils se sont réduits de 0,6 % sur la totalité des Hauts‐de‐France. De plus, 26 % des entreprises régionales sont installées dans la métropole de Lille. « Un poids qui s’est renforcé de 3 points en 15 ans », précise l’Insee.
Que penser de cette métropolisation du marché de l’emploi ? La MEL, toujours plus attractive économiquement, ne risque‐t‐elle pas d’assécher et de finir par dévitaliser les territoires alentours ? Pour donner du sens à ces chiffres, nous avons interrogé le géographe Laurent Chalard, les économistes Olivier Bouba‐Olga et Jessie Lerousseau ainsi que Jean‐Marie Ernecq, ancien directeur général des services de la région Nord‐Pas‐de‐Calais.