Au sud de la métropole lilloise, 26 communes ont hérité d’un drôle de titre en 2020, celui de « gardiennes de l’eau ». Sous les pieds de leurs habitants se trouve en effet une nappe phréatique d’une grande importance, la « nappe de la craie ». C’est ici qu’est prélevée près de 40 % de l’eau potable qui alimente les 1,2 million d’habitants de la Métropole européenne de Lille (MEL). La nappe de la craie a la particularité d’être uniquement alimentée par l’eau de pluie qui ruisselle dans le sol. « On n’a pas d’eau magique, on n’a pas de glacier, pas de neige. La seule eau qu’on a, c’est sous nos pieds », a résumé Thierry Vatin, directeur général de l’Agence de l’eau Artois‐Picardie, à l’occasion d’une rencontre avec les journalistes de la région.
Seulement voilà, cet hiver particulièrement sec nous a montré qu’il pleut bien moins qu’avant et que ce déficit en eau est parti pour durer. « Le niveau de recharge des nappes souterraines qui alimentent le territoire de la MEL est inférieur de 15 % par rapport aux niveaux habituellement observés auparavant, alerte la MEL sur son site internet. […] La période de recharge a été écourtée par un automne et un hiver doux, par une pluviométrie inégale et, notamment, une longue période sans pluie durant le mois de février. La période de recharge est à ce jour terminée pour cette année 2023. »